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Dans le monde
Missiles à vendre
Macron a qualifié l’opération de représailles contre la Syrie de « parfaitement conduite, comme très peu d’armées au monde sont capables de le faire ».
Il ne parlait pas du triste courage qui consiste à appuyer sur la gâchette d’une arme à feu, bombe, missile ou ceinture d’explosifs, courage partagé par tous les terroristes, avec ou sans uniforme, bénits ou maudits par les grandes puissances. Le président des marchands de canons parlait de l’excellence des matériels français, dont cette récente démonstration devrait faciliter les ventes.
En effet des avions Rafale de Dassault, escortés par des Mirage et ravitaillés en vol, ont pu partir de France, tirer leurs missiles sur la Syrie et revenir sans une éraflure. Or ces Rafale sont livrables immédiatement, avec mise au point et entraînement gratuits assurés par l’armée française.
Les pays cherchant des bâtiments de guerre modernes pourront être intéressés par les frégates multimissions de DCNS-Thales, déjà utilisées par la France, l’Italie, le Maroc et l’Égypte. Elles ont fait merveille pour leur second engagement, le premier où l’une d’entre elles a fait feu. On peut acquérir un de ces navires pour quelques centaines de millions seulement l’unité, facilités de paiement à débattre avec les banquiers français référents, armements en sus.
Enfin, utilisés pour la première fois en tir réel, les missiles de croisière navals de la société MBDA, tirés depuis une frégate, ont touché leur objectif avec une précision d’un mètre à 1 000 km de distance. Trois tirs, trois coups au but ! Ils sont disponibles également en version sous-marine, autour de trois millions d’euros pièce, suivant la version. L’armée française en a d’ores et déjà commandé 200 exemplaires.
Pour les commandes, il faudra se rapprocher de M. Le Drian, ministre des Affaires étrangères, ou de Mme Parly, ministre de la Défense. Les chèques sont à libeller à l’ordre de Dassault, Airbus et collaborateurs. Des dessous-de-table et quelques faux frais raisonnables sont à prévoir.
La prétendue opération de défense de la paix aura été aussi, comme à chaque fois, une sinistre publicité pour les ventes d’armes. Grattez un démocrate impérialiste, vous trouverez toujours un commis des marchands de canons.