À Rosny-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, la dernière réorganisation de La Poste a provoqué une telle confusion dans la distribution du courrier que même le maire de droite s’est senti obligé d’alerter la presse.

Depuis plus d’un mois, les habitants reçoivent leur courrier par à-coups. Certaines lettres arrivent avec vingt jours de retard. La réorganisation entraîne la séparation entre préparation et distribution du courrier. Auparavant, dix-sept facteurs préparaient leur tournée, puis effectuaient la distribution. Ils pouvaient donc planifier au mieux le parcours qu’ils connaissaient. Aujourd’hui, il n’y a plus que cinq postiers attachés à la préparation, qui se retrouvent dans un centre situé dans une autre commune. Dix autres facteurs sont affectés à la distribution à Rosny et, au passage, la direction a supprimé deux postes.

À la distribution, il était déjà difficile de tenir à dix-sept sans prolonger la journée de travail. À dix, c’est mission impossible, même en travaillant six jours sur sept. Certains postiers qui ne s’étaient jamais arrêtés n’en peuvent plus et craquent, d’autres parlent de démissionner.

Début décembre, les facteurs de Rosny avaient réagi une première fois en organisant des débrayages, en cherchant à s’adresser par tract aux usagers et en faisant signer une pétition.

Depuis une dizaine d’années, La Poste a programmé des réorganisations avec des coupes sévères dans les effectifs tous les deux ans. Pour tous, réorganisation rime avec suppression de postes, dégradation des conditions de travail et des services rendus aux usagers, ce qui mériterait une réaction d’ensemble des travailleurs de La Poste.