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Dans les entreprises
Ryanair : le bras de fer continue
Après une grève des pilotes de Ryanair le 18 juillet, c’est une grève du personnel de cabine et des pilotes irlandais qui oblige la direction de la compagnie à annuler 600 vols et à prendre contact avec 100 000 passagers.
Les salariés demandent que la compagnie applique la législation de chacun des pays où elle emploie son personnel et que l’ensemble des salariés, quel que soit leur statut, ait les mêmes conditions de salaire et de rémunération.
Ce n’est pas nouveau que des grèves éclatent contre les méthodes de cette compagnie low cost. Pendant des années, elle a refusé que le personnel soit représenté par des syndicats ; elle n’a pas respecté les congés et elle continue à embaucher aux conditions irlandaises, parmi les plus défavorables aux salariés en Europe occidentale, quel que soit le pays où elle emploie son personnel, sous prétexte que ses avions sont immatriculés en Irlande. En outre, de nombreux pilotes et PNC (personnel navigant commercial) ne sont même pas employés par Ryanair mais sous contrat, en intérim et souvent sans salaire de base.
La direction de Ryanair affirme : « Nous ne sommes pas disposés à céder aux demandes abusives qui mettent en péril nos prix bas et notre modèle très efficace. » Et, comme elle n’hésite pas à mentir pour déconsidérer les grévistes, en prétendant par exemple qu’ils gagnent 40 000 euros par an, une centaine de membres d’équipage ont donc réclamé la différence entre les 17 000 euros annuels qu’ils perçoivent et les 40 000 annoncés !
La direction a déjà dû accepter quelques reculs, comme la reconnaissance d’un syndicat de pilotes au Royaume-Uni, des augmentations de salaire. Avec les copieux bénéfices que fait la compagnie, elle a tout à fait les moyens de satisfaire les revendications des grévistes. Et, face à leur direction de combat, les salariés n’ont pas d’autre moyen que de continuer à lutter pour se faire respecter.