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Dans le monde
Aquarius : l’acharnement des gouvernements européens
L’Aquarius est le dernier navire européen qui continue à secourir des migrants en Méditerranée centrale, au large de la Libye, malgré l’opposition de plus en plus acharnée que lui témoignent les gouvernements européens.
Dernière manœuvre en date, samedi 22 septembre, le Panama a annoncé, sous la pression des autorités italiennes, qu’il allait lui retirer son pavillon. Sans pavillon, l’Aquarius pourrait être empêché de repartir en mer lorsqu’il aura trouvé un port où accoster.
L’Aquarius transporte à son bord 58 migrants sauvés au large de la Libye, mais les ports européens lui restent pour l’instant fermés. La France déclare hypocritement qu’il faut conserver le principe du « port sûr le plus proche ». Le navire devrait finalement pouvoir accoster à Malte.
C’est en fait l’ensemble des gouvernements européens qui, depuis des mois, ont multiplié les obstacles contre les bateaux qui secourent les migrants. L’Italie leur a fermé ses ports depuis juin. Gibraltar, un territoire britannique, avait déjà retiré son pavillon à l’Aquarius au mois d’août, l’empêchant de partir en mer pendant 19 jours, dans l’attente d’un nouveau pavillon. En juin, Macron avait accusé les bénévoles d’un autre navire, le Lifeline, de « faire le jeu des passeurs » en secourant des migrants naufragés. Ce bateau est aujourd’hui bloqué à La Valette, sous le coup d’une enquête administrative. Plusieurs bateaux d’ONG allemandes sont aussi bloqués à Malte. Sur la dizaine de bateaux humanitaires qui secouraient des migrants au large de la Libye l’an dernier, tous sauf l’Aquarius ont dû renoncer.
Francis Vallat, président de SOS Méditerranée, déclarait le 24 septembre au Monde : « Nous n’arrêterons notre mission que sous la force et la contrainte. » Ce qui est certain, c’est que malgré la baisse du nombre de départs, le nombre de personnes mortes en tentant de traverser la Méditerranée a fortement augmenté en 2018, et s’élève à plus de 1 700 depuis le début de l’année. Une hécatombe dont les puissances européennes sont les premières responsables.