Gilets jaunes : la démocratie des bourgeois et celle des travailleurs12/12/20182018Journal/medias/journalnumero/images/2018/12/2628.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Gilets jaunes : la démocratie des bourgeois et celle des travailleurs

Mercredi 5 décembre, lors d’un débat télévisé intitulé « Comment sortir de la crise ? », quatre gilets jaunes se sont exprimés face à deux ministres : Marlène Schiappa et François de Rugy. En cours de soirée le débat s’est focalisé sur les institutions politiques.

Interpellé sur son salaire, de Rugy a confié que sa rétribution de ministre s’élève à 9 500 euros net, ce qui a entraîné une proposition d’un des gilets jaunes : « Accepteriez-vous d’exercer votre mandat de ministre pour 2 000 euros net ? », indignant les deux ministres et les deux journalistes.

Mais la tension est encore montée quand une autre gilet jaune a expliqué pourquoi, à son avis, la destitution de Macron était à l’ordre du jour. « Si vous embauchez une femme de ménage qui a un CV parfait, mais qu’au bout de trois mois vous vous rendez compte qu’elle ne travaille pas bien et que votre maison est sale… vous ne la gardez pas cinq ans ! Eh bien c’est pareil pour Macron. » La jeune femme a ensuite défendu les fonctionnaires utiles et mal payés (infirmiers, enseignants) et mis en cause les hauts fonctionnaires surpayés.

Les participants au débat ont été traités de putschistes et d’antidémocrates, car ils contestent la forme actuelle de l’État. Mais faire passer pour une gouvernance démocratique ces institutions qui permettent aux capitalistes de sélectionner et d’imposer un personnel politique à leur solde, derrière lequel ils se cachent, est juste écœurant.

Un « gouvernement bon marché », des élus payés au salaire d’un ouvrier, pouvant être contrôlés en permanence et donc révocables à tout moment : les travailleurs le revendiquent depuis longtemps. Quand, en 1871, lors de la Commune de Paris, ils ont exercé le pouvoir, ils ont d’ailleurs montré ce que cela pouvait être et ont inventé cette idée de révocabilité des élus, payés comme des travailleurs. Mais tant que les capitalistes seront aux commandes de l’économie et de la société, les institutions politiques seront à leur service, et leur appareil d’État sera à leur image : lourd, coûteux et hors d’un véritable contrôle de la population.

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