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Leur société
La police alimente la colère
Jeudi 6 décembre, alors que de nombreux lycéens commençaient à se mobiliser, à Mantes-la Jolie la police est intervenue sur un blocus qui dégénérait avec des feux de poubelles et des voitures brûlées.
151 jeunes ont été interpellés, dont un grand nombre ne faisaient que se rendre au lycée. Les policiers les ont forcés à se mettre à genoux, mains croisées derrière la tête. Un policier a filmé la scène, ajoutant, fier de sa bêtise : « Voilà une classe qui se tient sage. » Le plus jeune des interpellés a douze ans. La grande majorité d’entre ces lycéens sont restés dans cette position humiliante une à deux heures. Ils ont été placés ensuite en garde à vue, pour certains pendant 36 heures.
Tout cela a attisé la colère. Depuis le début de la mobilisation lycéenne, la police intervient systématiquement pour empêcher les blocus. Les jeunes se voient conspués pour leur prétendue violence, alors que la police, elle, intervient parfois de manière très brutale. Trois jeunes ont été ainsi grièvement blessés au visage par des tirs de flash-ball. La plupart du temps, la police interpelle les jeunes qui tentent de bloquer un établissement et ramassent des poubelles alentour. Même si ceux-ci sont pacifiques, ils sont chargés, arrêtés et gardés à vue. C’est ce qui est arrivé à Ivry-sur-Seine au lycée Romain-Rolland, où six jeunes ont été gardés à vue 36 heures pour avoir tagué « Macron démission » sur un panneau d’affichage du lycée.
Il n’est pas étonnant que les jeunes qui font les frais de cette répression policière soient surtout ceux des banlieues et l’épisode de Mantes-la-Jolie montre clairement que le but est d’empêcher cette jeunesse de se révolter.
Mais, loin de dissuader les élèves de manifester, ce comportement de la police alimente la colère et y compris la violence des lycéens. Des jeunes allument ainsi des feux de poubelles dans le dessein de faire venir la police pour en découdre avec elle.
Dans les manifestations lycéennes, pour faire un pied de nez aux policiers et montrer qu’ils ne se laissent pas intimider, des jeunes crient « Macron à genoux, les mains sur la tête » et miment la scène de Mantes-la-Jolie. Une scène qui restera dans bien des mémoires.