Le congrès de Lutte ouvrière : face à la crise capitaliste12/12/20182018Journal/medias/journalarticle/images/2018/12/P16_Manif_1er_decembre_C_LO.jpg.420x236_q85_box-0%2C42%2C800%2C491_crop_detail.jpg

Divers

Le congrès de Lutte ouvrière : face à la crise capitaliste

Le congrès annuel de Lutte ouvrière, qui s’est tenu les 8 et 9 décembre, a voté des textes d’orientation qui seront publiés dans le prochain numéro de notre revue Lutte de classe. Mais une large part des discussions ont porté sur la situation politique et sociale.

Illustration - face à la crise capitaliste

Le mouvement de colère des gilets jaunes a mis sur la table le problème du pouvoir d’achat des couches populaires. Des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées sur les ronds-points à travers le pays depuis des semaines et lors des journées de manifestation. Et ce mouvement a bénéficié d’une considérable popularité auprès de millions de travailleurs, de petits artisans, de petits commerçants ou de retraités.

Depuis le début, Lutte ouvrière milite pour que la classe ouvrière s’inspire de cette contestation pour mettre en avant ses intérêts propres. Le problème du pouvoir d’achat est, pour les exploités, celui des salaires. La seule manière pour eux d’obtenir un niveau de vie digne face à l’augmentation des prix et des taxes est de se battre pour l’augmentation générale et massive des salaires et leur indexation sur les prix.

Sur les ronds-points où se mobilisent les gilets jaunes ou dans les entreprises où ils ont une présence, les militants de Lutte ouvrière défendent l’idée que la classe ouvrière doit contester la politique gouvernementale et patronale sur son propre terrain, celui des entreprises, où elle est concentrée et où elle peut directement attaquer la classe capitaliste. Les travailleurs ne peuvent pas espérer améliorer leur sort s’ils ne visent pas à la faire payer. Toutes les mesures qui seront arrachées au gouvernement ne seront que de la poudre aux yeux ou se retourneront contre les travailleurs si elles ne signifient pas prendre sur les profits des capitalistes.

Le mouvement des gilets jaunes est un fruit de la crise de l’économie, qui engendrera nécessairement d’autres explosions sociales du même type. Le système capitaliste mondial est dans une impasse dont il ne sait pas comment s’extraire. Et le parasitisme grandissant de la bourgeoisie, qui pèse sur la classe ouvrière et sur l’ensemble des couches populaires, aggrave le chaos dans lequel s’enfonce la société. Malgré le recul de la conscience de classe, les travailleurs restent la seule force sociale capable de s’y opposer en remettant en cause la domination de la classe capitaliste. Notre tâche est de militer pour que la classe ouvrière prenne conscience de son rôle et de la nécessité de la renverser.

C’est pour exprimer le plus clairement possible cette perspective que le congrès a décidé que Lutte ouvrière présentera une liste aux prochaines élections européennes sous son propre drapeau, pour faire entendre les intérêts politiques du camp des travailleurs. Notre camarade Nathalie Arthaud sera en tête de cette liste qui regroupera les porte-parole nationaux et régionaux de Lutte ouvrière.

Des camarades se situant sur les mêmes bases que Lutte ouvrière, en Guadeloupe, en Martinique, à La Réunion, en Côte-d’Ivoire, en Haïti, aux États-Unis, en Grande-Bretagne, en Allemagne, en Italie, en Belgique, en Espagne et en Turquie, sont intervenus au cours du congrès pour décrire dans quelle situation sociale et politique ils militent en direction de la classe ouvrière. Les effets de la crise du capitalisme ont comme conséquences politiques une montée des idées réactionnaires et la poussée électorale de l’extrême droite en Europe, le durcissement des dictatures ou le développement de milices armées dans certains pays. La classe ouvrière, qui est une classe internationale, peut seule représenter une alternative à cette barbarie dans laquelle le capitalisme enfonce l’humanité.

Partager