Police : la violence de l’État06/03/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/03/LO2640.jpg.445x577_q85_box-0%2C26%2C656%2C876_crop_detail.jpg

Leur société

Police : la violence de l’État

La liste des violences policières s’allonge à chaque manifestation.

Une information judiciaire vient tout juste d’être ouverte à propos du décès, datant du 2 décembre, d’une Marseillaise.

Cette octogénaire habitait au quatrième étage d’un immeuble et voulait fermer ses volets, pour se protéger des gaz lacrymogènes lors d’une manifestation. C’est alors qu’elle a reçu une grenade qui l’a gravement blessée à la tête. Conduite à l’hôpital, elle est morte lors de l’opération. Ces circonstances n’ont pas empêché le procureur de la République de Marseille de déclarer :« On ne peut pas établir de lien de cause à effet entre la blessure et le décès. »

Plus récemment à Toulouse, le 2 mars, un couple d’un certain âge ne faisant pas partie des manifestants est arrivé à côté des CRS, qui ont poussé la femme au sol, puis son mari. La scène a été filmée par des témoins et des journalistes. Le procureur a expliqué que ces deux personnes plutôt âgées ont « proféré des insultes à l’encontre des policiers et l’une a tenté de dérober une grenade ».

Le même jour, à Toulouse, un hémiplégique en chaise roulante a reçu du gaz lacrymogène au visage. Souffrant de problèmes respiratoires, il était équipé d’un masque de ski. Fatale erreur : « On m’a arraché mon masque de ski et on ne voulait pas me le rendre. Alors j’ai suivi le policier. Je voulais juste qu’il me le rende et rentrer chez moi », a-t-il déclaré. Mais il a été gazé.

Toujours le même jour, à Bordeaux cette fois, un député de la France insoumise qui quittait tranquillement la manifestation a été matraqué alors qu’il brandissait sa carte de député. « Les forces de l’ordre ont fait correctement leur travail. Je les soutiens totalement », a ensuite déclaré le préfet de Gironde.

Ces faits récents s’ajoutent au bilan de ces derniers mois, fait d’yeux crevés et de mains arrachées. Selon un journaliste qui a effectué le recensement des violences, du début du mouvement à début mars on comptait 202 blessures à la tête, 21 éborgnés et cinq mains arrachées !

Manifestement, un certain nombre de policiers et de CRS ne se gênent pas pour cogner, utiliser des lanceurs de balles de défense et des grenades. Ils ne risquent rien car ils sont couverts par la justice et par les autorités, comme en témoignent les déclarations des procureurs et des préfets et par l’extrême lenteur de la justice dans le cas de Marseille.

En fait, les violences policières s’intègrent à la stratégie du gouvernement. D’un côté il y a le grand débat censé permettre de recueillir l’avis de la population, de l’autre il y a les violences du pouvoir pour effrayer et décourager les manifestants sous prétexte de lutter contre les casseurs.

Seulement, au rang des casseurs, il faut aussi compter les policiers. Macron a déclaré que « lorsqu’on va dans des manifestations violentes on est complice du pire ». C’est une menace adressée à tous ceux qui voudraient continuer à manifester.

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