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Maroc : enseignants contractuels en grève
Début mars, les enseignants contractuels, qui sont mobilisés depuis cinq mois pour obtenir leur intégration à la fonction publique, ont fait une semaine de grève et ont été nombreux à manifester dans plusieurs villes du Maroc. La seule réponse du gouvernement a été les coups de matraque et la langue de bois.
Plus de 55 000 enseignants contractuels réclament leur intégration dans la fonction publique et la suppression du système de recrutement par contrat de droit privé dans l’enseignement. Les enseignants stagiaires, encore en formation, sont également mobilisés contre un décret du gouvernement les obligeant à passer un nouveau concours à l’issue de cette formation. Seuls 7 000 d’entre eux, sur près de 10 000, seraient embauchés, alors qu’il manque déjà 20 000 postes et qu’il n’est pas rare de faire classe à 70 élèves ! Ils protestent également contre un second décret, qui réduirait leur bourse de formation de moitié.
Les enseignants contractuels et stagiaires sont soutenus par leurs collègues titulaires et tous revendiquent des augmentations de salaire. Même avec de l’ancienneté, les salaires mensuels des enseignants ne dépassent pas 4 000 dirhams, soit environ 400 euros.
Le mouvement est dynamique et déterminé, organisé par une coordination rassemblant des délégués de tout le pays. Le taux de participation à la dernière grève a avoisiné les 100 % dans toutes les régions du Maroc, avec y compris, et pour la première fois, la participation de l’administration pédagogique. Il est aussi populaire : la dégradation continue des conditions d’enseignement dans le public fait craindre une privatisation rampante, qui aboutirait à la déscolarisation de nombreux enfants, car rares sont ceux qui peuvent payer l’école privée.
Les manifestations et les sit-in organisés par les enseignants contractuels sont régulièrement réprimés par la police et les forces auxiliaires marocaines. Mais, malgré la répression, la colère reste intacte, et les enseignants ne lâchent rien. Ils ont prévu une nouvelle semaine de grève et des manifestations dans toutes les grandes villes du pays.