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Leur société
Niches fiscales : Macron préserve le grand patronat
Pour financer la baisse de cinq milliards d’euros d’impôt sur le revenu, Macron l’a assuré, il ne se contentera pas de demander aux salariés de travailler plus longtemps. Il y est allé de son couplet sur les efforts à partager, affirmant vouloir supprimer certaines niches fiscales pour les entreprises.
Sur les 474 niches fiscales recensées en France, les crédits et réductions d’impôt bénéficiant aux entreprises sont évalués à 40 milliards d’euros, soit 40 % du total. Rien que cela ! « Sur 40 milliards de niches, on doit bien pouvoir trouver quelques centaines de millions d’euros », a déclaré Darmanin, le ministre des Comptes publics. Quand il s’agit de piocher dans les poches des travailleurs et des classes populaires, le gouvernement prend moins de gants, et cela ne se chiffre pas par centaines de millions d’euros, mais par milliards, voire dizaines de milliards.
Le dirigeant du Medef, principal syndicat patronal, a comme il se doit jugé la mesure inacceptable, hurlant au scandale et à la ruine. Les capitalistes se défendent toujours bec et ongles, même s’ils savent parfaitement qu’ils ne seront en rien ruinés.
En réalité, les principaux cadeaux dont bénéficie le grand patronat sont intégralement préservés. Lundi 29 avril, Édouard Philippe annonçait déjà qu’il ne toucherait pas au crédit impôt recherche (CIR), ce dont il avait été très vaguement question quelques jours auparavant.
La secrétaire d’État à l’Économie, Agnès Pannier-Runacher, lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur la politique industrielle du gouvernement, a même tenu à préciser que le gouvernement avait « sanctuarisé le crédit impôt recherche, 6 à 7 milliards d’euros par an, pour faire de nos ingénieurs français les ingénieurs les plus compétitifs d’Europe », et pour le plus grand profit des principaux groupes industriels qui peuvent empocher ces sommes sans avoir véritablement à rendre des comptes.
Macron maintient pour 2019 les 40 milliards, au titre du crédit impôt compétitivité emploi (CICE), dont vont bénéficier, sous prétexte de soutenir l’emploi, bien des groupes qui licencient massivement. Il a de plus promis une baisse de l’impôt sur le bénéfice des sociétés de 33 % à 25 %.
En fait, ce n’est qu’une comédie orchestrée pour faire croire que Macron n’est pas (seulement) le président des riches, qu’il a le souci de l’intérêt général.
Tout cela dans l’espoir de faire accepter plus facilement de nouveaux sacrifices aux travailleurs… pour financer les nouveaux cadeaux au grand patronat.