Le Pen – Salvini : sommet de crasse xénophobe22/05/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/05/2651.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Elections européennes

Le Pen – Salvini : sommet de crasse xénophobe

Samedi 18 mai, une douzaine de partis d’extrême droite de toute l’Europe se sont rassemblés sur la place du Duomo à Milan. Devant plusieurs milliers de sympathisants, leurs orateurs ont développé jusqu’à la nausée leurs discours xénophobes, fustigeant pêle-mêle les bureaucrates de Bruxelles, la dilution des nations et l’immigration.

Si Marine Le Pen était en bonne position, ­Matteo Salvini, au pouvoir en Italie depuis un an, était la tête d’affiche du rassemblement. Il mène campa­gne au cri de « Les Italiens d’abord », n’hésitant pas à couvrir les violences des groupuscules fascistes contre des migrants ou des Roms, puisque c’est au nom de la préférence nationale pour l’accès au logement qu’elles s’exercent.

Pour ce rassemblement de tous les souverainistes, il a cependant pris de la hauteur, en appelant à Léonard de Vinci contre Macron et Juncker. Et c’est sous le patronage de la Sainte-Vierge qu’il a affirmé : « Une religion qui dit qu’une femme vaut moins qu’un homme ne fera jamais la loi chez moi. » De la part de Salvini, qui a nommé ministre de la Famille un militant anti-avortement, cela ne manque pas de sel ! Mais peu importent le ridicule et la contradiction, quand il s’agit de brandir la menace que représenteraient l’islam et l’immigration pour de prétendues valeurs de civilisation qui seraient spécifiques à l’Europe.

Marine Le Pen, si elle a laissé la Sainte-Vierge et le rosaire à Salvini, s’est vautrée dans la même fange réactionnaire et xénophobe. Pour elle, Salvini en Italie ou Orban en Hongrie sont des modèles à suivre, puisqu’ils sont parvenus au pouvoir en promettant aux classes populaires de changer leur vie, tout en continuant à leur mener la même guerre sociale que les partis traditionnels de la bourgeoisie.

Elle appelle de ses vœux une alliance entre tous les partis souverainistes, qui leur permettrait de former l’un des plus importants groupes du Parlement européen. Il restera à en convaincre le parti du hongrois Orban ou le PiS polonais, pour l’heure hostiles à une alliance avec l’extrême droite de l’Ouest européen, trop russophile à leur goût, et il faudra également compter avec le scandale qui a contraint le FPÖ à quitter la coalition au pouvoir en Autriche.

Au-delà de leurs différences, ces partis qui vont chercher leur fonds de commerce électoral sur les mêmes terrains xénophobes, islamophobes et nationalistes représentent, d’un bout à l’autre de l’Europe, une même menace pour les travailleurs et les classes populaires.

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