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Leur société
Déficit de la Sécurité sociale : les gilets jaunes ont bon dos
Les comptes de la Sécurité sociale accusent un déficit de 5,4 milliards d’euros en 2019, alors qu’ils étaient censés revenir à l’équilibre. Le gouvernement, suivi par la presse, a aussitôt trouvé des responsables en la personne des gilets jaunes.
Les quelques mesures accordées par Macron à la suite de leur mouvement auraient plombé le budget de la Sécu. Ces annonces, soufflées par le grand patronat, ont permis aux capitalistes de ne pas mettre la main à la poche, alors que s’exprimait dans la rue l’exigence d’une augmentation du pouvoir d’achat. Mais, aujourd’hui, c’est la Sécurité sociale qui en fait les frais. C’est le cas de la prime que Macron a demandé aux employeurs de verser pour tenter de calmer le mouvement, et qui a été exonérée de cotisations sociales, une mesure qui sera reconduite en 2020. Il en va de même de l’exonération de cotisations sur les heures supplémentaires, anticipée à janvier 2019 alors qu’elle n’était prévue que pour septembre.
Le gouvernement pointe également du doigt l’annulation de la hausse de 1,7 point du taux de CSG pour les retraités dont le revenu fiscal de référence est inférieur à 2 000 euros par mois. Comme si revenir sur un vol manifeste était un cadeau !
Le gouvernement a fait le choix de laisser supporter à la seule Sécurité sociale les conséquences financières de ces mesures. La perte de recettes qui résulte de ces nouvelles baisses de cotisations ne sera pas compensée par le budget de l’État, contrairement à ce qui se faisait auparavant au moins partiellement. Macron réserve l’argent des impôts pour ses cadeaux au grand patronat, autrement plus importants que le déficit de la Sécurité sociale.
Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, annonce maintenant le retour à l’équilibre des comptes de la Sécurité sociale pour 2023. Cela laisse augurer plusieurs années où le trou de la Sécu servira d’argument pour limiter les dépenses de santé ou la revalorisation des retraites.
Lors du mouvement des gilets jaunes, Macron a lâché quelques miettes sans écorner les profits patronaux. C’est aux travailleurs qu’il présente maintenant la note.