Samu : des économies qui peuvent tuer03/12/20192019Journal/medias/journalnumero/images/2019/12/2679.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Samu : des économies qui peuvent tuer

Une femme de 62 ans est morte le 14 septembre dernier à Belfort, suite à une prise en charge trop tardive par le Samu. Un décès qui montre une fois de plus comment les économies que l’État réalise dans ce secteur entraînent des carences dans la prise en charge des situations d’urgence.

Voyant sa mère souffrir d’une douleur persistante au bras gauche, sa fille a téléphoné ce jour-là au Samu, pensant à un infarctus. Au bout du fil on lui répond qu’il s’agit probablement d’une gastro-entérite, dont une épidémie sévit dans la région, et qu’une ambulance est envoyée. Mais quand celle-ci arrive, il s’avère qu’il s’agit bien d’un infarctus et que l’équipe n’est pas équipée pour prendre en charge un cas aussi lourd. Lorsque le véhicule du Samu parvient enfin sur place après trois appels, il est trop tard. La malade décédera à l’hôpital de Belfort-Montbéliard.

Les services d’urgence sont en tension, reçoivent énormément d’appels et, comme le disait un professionnel de santé à la station locale de radio France bleu : « Nous travaillons dans un climat où l’erreur est plus que possible. »

L’Agence régionale de santé a fermé les centres de régulation dans le Jura, en Haute-Saône et dans le Territoire de Belfort pour concentrer le service à Besançon. Non seulement les moyens n’ont pas suivi, mais des unités d’intervention ont même été enlevées.

Il y a un peu plus d’un an, le CHSCT de l’hôpital de Besançon avait fait réaliser dans les services d’urgence une enquête, suite à la tentative de suicide d’une médecin sur son lieu de travail. Elle avait révélé une situation catastrophique, faisant état de nombreux cas d’épuisement professionnel au centre qui réceptionne les appels du 15. Le personnel se disait débordé et démuni, et il en était de même parmi les équipes mobiles envoyées sur le terrain.

Depuis, d’autres drames se sont produits ailleurs, montrant qu’il ne s’agit pas d’un cas isolé mais des conséquences d’une politique d’économies criminelle mise en œuvre par le gouvernement.

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