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Enseignement : les E3C provoquent la colère
Depuis une semaine, une partie des enseignants de classe de première commencent à faire passer des épreuves communes de contrôle continu, dites E3C.
Ces épreuves font partie du baccalauréat depuis l’entrée en vigueur de la réforme du ministre de l’Éducation Blanquer.
Les E3C focalisent le mécontentement dans les lycées, alors même que le mouvement contre la réforme des retraite n’est pas terminé. Les professeurs concernés ont reçu les propositions de sujets avec retard. Ils ont eu le sentiment de ne pas pouvoir préparer correctement leurs élèves. Certaines épreuves sont considérées comme trop difficiles dans cette période de l’année, avec un semestre de cours en moins.
Les mauvaises conditions ont été très commentées. Les emplois du temps et la vie des autres classes ne doivent pas être perturbés. En conséquence, les élèves passent des questionnaires à choix multiples les uns à côté des autres. Un seul professeur surveille et c’est le plus souvent suite aux protestations qu’un autre enseignant ou surveillant a été affecté dans le couloir, pour éviter de mettre deux surveillants par salle. Les salles dans lesquels les vidéos nécessaires à l’épreuve de langue doivent être visionnées peuvent être sans rideau.
Les représentants de l’administration répondent aux inquiétudes et préoccupations des enseignants en disant qu’ils respectent les textes de la réforme, qui précisent justement qu’il ne s’agit pas d’examen.
Tout cela a conduit à des coups de colère des lycéens et des enseignants, des blocages de lycées, des refus de passer les épreuves ou de les faire passer, des grèves… avec dans certains cas l’intervention de la police.
Les E3C sont une des économies substantielles attendues par le ministère grâce à la nouvelle mouture du baccalauréat. Les enseignants peuvent constater que la préoccupation du ministère est d’abord de supprimer des heures de cours et des postes, renforçant le caractère inégalitaire de l’éducation.
Cette réforme amplifie encore les défauts du modèle antérieur. Le système en vigueur dans l’enseignement secondaire n’a certes jamais vraiment eu l’objectif de former toute la jeunesse ou de lutter contre les inégalités sociales. Mais la compression des dépenses consacrées par l’État à l’Éducation l’en éloigne encore plus.