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- Lutte ouvrière n°2688
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Editorial
Contre la politique de Macron et du grand patronat, : le combat continue !
Avec la réforme des retraites, la détestation de Macron et de son gouvernement s’est encore accrue dans les classes populaires. Ce n’est que justice, et les derniers forfaits des ministres et députés macronistes ne vont rien arranger.
Vendredi 31 janvier, la ministre Pénicaud a combattu au Parlement une proposition de loi visant à prolonger de cinq à douze le nombre de jours de congé pour les parents venant de perdre un enfant. Le tout, au nom des intérêts des entreprises. Devant l’indignation générale, et après que même le Medef a trouvé que c’était un peu gros, le gouvernement a fait machine arrière. Mais l’épisode montre, s’il en était besoin, que ces gens-là ont un portefeuille à la place du cœur.
Leur mesquinerie est à l’image de celle des capitalistes qu’ils servent. Michelin par exemple, qui ferme une usine à la Roche-sur-Yon en Vendée, demandait aux 600 salariés qu’il licencie de rembourser ou de rendre les pneus auxquels ils avaient droit à prix réduit ! En 2018, Michelin a fait 1,68 milliard d’euros de profits, soit l’équivalent de quelques millions de pneus. Mais il n’y en a jamais assez pour les actionnaires ! Michelin a aussi dû faire machine arrière, sans doute parce qu’il a estimé que cela pouvait lui coûter plus cher en image de marque qu’en pneus.
On nous parle de baisse du chômage, mais la réalité est que les capitalistes enchaînent les plans de licenciements. Mi-janvier, Auchan annonçait 517 suppressions d’emplois. Cora menace maintenant 1 077 salariés de licenciement, au motif qu’ils ont refusé un changement de leur contrat de travail. Cora a déjà supprimé 8 000 emplois en dix ans, et continue de faire des profits.
Quant au gouvernement, après la réforme des retraites, il prépare d’autres mesures aussi révoltantes, comme la baisse ou la suppression des APL pour des centaines de milliers de familles, ou l’ouverture des commerces alimentaires jusqu’à minuit, au mépris de la vie de leurs salariés.
Tous les jours, gouvernement et patronat alimentent la colère. Alors que la SNCF se plaint d’avoir perdu de l’argent, elle récompense financièrement les non-grévistes ! La RATP, quant à elle, sanctionne des grévistes. Même des lycéens opposés à la réforme du bac se retrouvent sanctionnés par des proviseurs aux ordres des rectorats.
Les directions peuvent recourir à la répression, les grévistes ne sont pas vaincus. D’autres secteurs sont en lutte, comme celui des incinérateurs en Île-de-France, où une partie du personnel est réquisitionné. Les avocats et les professions libérales étaient en grève lundi 3 février. Les hôpitaux le seront de nouveau le 14, afin de revendiquer les moyens qui leur manquent cruellement pour soigner correctement les patients. Et jeudi 6 février une nouvelle journée de grève interprofessionnelle et de manifestations était prévue.
Nombre de politiciens, grands et petits, sont en campagne pour les élections municipales de mars, à l’exemple d’Édouard Philippe qui espère se refaire une santé au Havre. Bien des travailleurs voudront utiliser ces élections pour sanctionner le gouvernement, même si elles ne peuvent mettre un coup d’arrêt aux attaques contre les classes populaires.
Ces élections peuvent permettre cependant de s’exprimer clairement contre la politique du gouvernement et des capitalistes. Il faut faire entendre la colère qui s’est manifestée ces dernières semaines. C’est dans cette perspective que Lutte ouvrière présente de nombreuses listes.
Nos candidats ne sont pas des politiciens ou des notables. Ce sont des ouvriers, des employés, des techniciens, des manutentionnaires, des membres du personnel hospitalier ou des enseignants. Ils et elles ont été engagés depuis le 5 décembre dans la mobilisation contre la réforme des retraites. Ils se présentent pour s’opposer non seulement à Macron mais, au-delà, au pouvoir sans limite des capitalistes. Ils ne se présentent pas comme de meilleurs gestionnaires de la commune. Ils disent que les communes devraient être des points d’appui pour les luttes des travailleurs. Ils mènent dans ces élections le même combat que dans les entreprises, dans les grèves et les manifestations.
Cette mobilisation contre la réforme des retraites a été salutaire. Pour faire reculer le gouvernement, les travailleurs n’ont d’autre choix que la lutte de classe, et celle-ci se poursuit. La bataille sur les retraites n’est pas finie et, contre la politique gouvernementale et patronale, la guerre continue.
Bulletins d’entreprise du 3 février 2020