- Accueil
- Lutte ouvrière n°2694
- Roissy : le virus à l’aéroport
Dans les entreprises
Roissy : le virus à l’aéroport
L’aéroport de Roissy s’est vidé, les restaurants et boutiques ont fermé, à part les Relay H qui vendent la presse et le tabac, les pharmacies, et les boutiques d’alimentation Marks et Spencer.
Easyjet, qui occupe quasiment tout un terminal, a supprimé tous ses vols, et Air France a annoncé leur réduction de 90 %. Des pays ont fermé leurs frontières, les avions partent à vide ou presque et plusieurs terminaux vont fermer. Dans toutes les entreprises, les patrons réorganisent, déplacent le personnel ou le mettent en chômage partiel. Les intérimaires, les salariés en CDD ou en contrat pro payent le prix fort, car les employeurs mettent immédiatement un terme à leurs contrats.
En fait d’informations, il n’y a guère que l’affichage des circulaires de l’Agence régionale de santé. Les salariés et les passagers sont laissés sans consigne. Les entreprises de l’aéroport n’avaient ni gel ni lingette pour désinfecter les postes d’inspection filtrage, là où se fait le contrôle des bagages à main des passagers. Déjà en temps normal, les détecteurs d’explosifs ne sont changés que tous les 25 passages. Entretemps, ils sont passés sur l’un et l’autre, à la ceinture, sur les mains et les chaussures, puis de nouveau sur les mains… Quand il y a du gel, il est attribué contre signature. Les masques sont réquisitionnés sur ordre du préfet mais de toute façon leur nombre est insuffisant.
Face à tous ces manques, des salariés ont tenté de réagir et de se mettre en « droit de retrait », mais la préfète de Roissy a écrit immédiatement que la « situation épidémique n’ayant pas de lien avec une situation de travail, les conditions d’exercice du droit de retrait ne sont pas remplies ».
Beaucoup de salariés habitent dans l’Oise, mais n’osent pas s’arrêter pour garder les enfants à cause des pertes de salaire : à Roissy, beaucoup d’entreprises sous-traitantes ne vont pas au-delà de la prise en charge par l’Assurance maladie, équivalente à 50 % seulement du salaire pour les salariés qui ont moins d’un an d’ancienneté, comme tous les nombreux CDD. On a dit à certains qui travaillent la nuit qu’ils n’ont qu’à garder les enfants la journée…. et dormir entre les deux ?
Les directions préparent les salariés au chômage partiel ou proposent de solder les congés payés. Il y aura des conséquences sur les primes. Les travailleurs vont y perdre, contrairement aux patrons qui seront indemnisés par l’État.