RATP : tous unis contre le virus… sauf les patrons01/04/20202020Journal/medias/journalnumero/images/2020/04/2696.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

RATP : tous unis contre le virus… sauf les patrons

Avec 69 cas confirmés, un décès et trois travailleurs en situation critique selon la direction, la RATP est frappée par l’épidémie. On va au travail la boule au ventre, d’autant que tous les cas suspectés ne peuvent être testés et que la direction n’avertit ceux qui ont été en contact avec des malades que s’ils ont été à moins d’un mètre d’eux pendant 15 minutes d’affilée.

Il y a quelques jours encore, la réduction des horaires d’ouverture des RER et des métros a créé la pagaille à Paris. Passagers perdus, bus surchargés, conducteurs des bus de remplacement livrés à eux-mêmes : ce désordre multiplie les risques pour tous ceux qui sont encore obligés d’aller travailler. Puisqu’il n’y a plus personne sur le terrain pour évaluer le nombre de voyageurs et ajuster le trafic, cela ne va pas forcément mieux la journée : certains bus tournent à vide, tandis que d’autres sont bondés.

Les bus sont désormais censés être désinfectés chaque jour, mais des chauffeurs se retrouvent tout de même à sortir avec des véhicules non traités. Dans l’espace voyageur, dans ces cas-là, rien n’est fait : la direction prétend que quelques coups de lingette dans le poste de conduite feraient l’affaire…

En plus, de nombreux manquements ont été observés dans l’équipement à disposition des travailleurs chargés de la désinfection. Mise face à ses responsabilités, la direction n’a rien trouvé de mieux à faire que de revoir à la baisse les protocoles passés avec les entreprises sous-traitantes, par exemple en retirant masques et lunettes des équipements de sécurité exigés.

Dans plusieurs centres de maintenance, les travailleurs ont dû exercer leur droit de retrait pour refuser d’intervenir dans des situations non urgentes, comme entretenir les escalators ou même changer des carrelages. La direction refuse toujours de suspendre la vente des billets de métro, laissant en marche des appareils qui sont autant de surfaces touchées et retouchées par les voyageurs, qu’il faut ensuite maintenir en état.

La direction a fait afficher des banderoles à l’entrée des dépôts avec le slogan : « Tous unis pour lutter contre le coronavirus, la RATP solidaire du personnel hospitalier. »

Tous unis… sauf ceux qui dirigent.

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