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Leur société
Calais : migrants, une traque inhumaine
La maire LR de Calais, Natacha Bouchart, a obtenu à la mi-janvier l’autorisation du tribunal administratif d’empêcher toute occupation « sans droit ni titre » sous les ponts du centre-ville.
Plus d’une centaine de migrants avaient posé là leurs tentes, pour se protéger un peu de la pluie et du froid.
Quand les migrants ont été délogés par la police, la maire, pour empêcher leur retour sur les quais, y a fait fixer des arceaux à vélo entravant le chemin. Ceux-ci, qui selon certains « auraient mérité la palme d’or du mobilier urbain anti-SDF », ont suscité la polémique, si bien qu’elle les a fait aussitôt démonter, pour les remplacer par des poteaux ayant la même fonction.
La maire ne manque pas d’inventivité pour relayer activement la politique antimigrants de l’État. L’an dernier, elle avait obtenu que la préfecture interdise à des associations de bénévoles de distribuer des repas en certains points de la ville, et elle a obtenu la prolongation de cet arrêté.
Pendant les fêtes de Noël, les pouvoirs publics ont fait démolir les campements précaires que les migrants avaient installés dans une zone périphérique. La police, accompagnée d’équipes dites de nettoyage, a détruit systématiquement leurs affaires. Après cette énième opération, il y a encore plus de terrains boisés arasés et plus de grilles de haute sécurité.
Comme à chaque fois, après avoir été éloignés en bus pour une prétendue mise à l’abri, les réfugiés reviennent et occupent d’autres lieux. C’est un éternel recommencement, car ils ne renoncent pas à passer en Angleterre. Ainsi, malgré l’aggravation des conditions météorologiques, les tentatives de traversée du détroit en embarcation de fortune sont toujours nombreuses.
Ces mesures de démolition, ces interdits odieux, sont pris au nom de la salubrité, de la sécurité, et même de la sécurité des migrants. Le dernier arrêté du tribunal justifiant leur expulsion des quais va jusqu’à constater : « Ils logent à l’air libre, sans électricité, sans aucune alimentation en eau, sans évacuation des eaux usées et des déchets .»
Un chef d’œuvre d’hypocrisie, car la moindre des choses serait de les accueillir dignement.