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- Lutte ouvrière n°2748
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Les territoriaux contre le vol des congés : À Reims
Depuis le mois de janvier, les agents de la ville et de l’agglomération de Reims poursuivent leur mouvement contre le passage aux 1 607 heures, prévu par la loi de transformation de la fonction publique, qui aurait pour conséquence de leur faire perdre de 7 à 12 jours de congés, en rajoutant 60 heures par an à chaque travailleur.
Lors d’une troisième journée de grève, mardi 16 mars, 250 grévistes se sont retrouvés devant l’hôtel de ville pour remettre une pétition massivement signée dans les services reprenant leur revendication : « TOUS les agents doivent garder TOUS leurs congés ». Le maire, Arnaud Robinet, absent à l’heure du rassemblement, et la présidente d’agglomération, Catherine Vautrin, qui ne voulaient recevoir qu’une délégation restreinte en fin de journée, ont dû revoir leur agenda. Car, pour soutenir la délégation de 25 collègues qui venait d’être élue, l’ensemble des grévistes a investi le hall de la mairie.
Chacun était content d’obliger ainsi la présidente d’agglomération à quitter une réunion pour venir chercher les 1 300 signatures. Le soir, la délégation élue, composée d’une dizaine de travailleurs et de représentants des syndicats, est allée chercher la réponse des élus. Et le lendemain elle rendait compte à une quarantaine de travailleurs réunis devant la mairie du refus de celle-ci de céder sur le maintien total des congés. Les élus lâchaient seulement quelques miettes pour certaines catégories d’agents auxquels ils rendraient quelques jours de congés. Mais, pour les travailleuses et travailleurs de la mairie, le compte n’y était pas.
La semaine suivante, deux réunions regroupant de 30 à 80 agents se sont tenues. Les agents ont décidé d’organiser le détournement du sondage de la direction, qui voudrait leur faire dire qu’ils seraient d’accord pour travailler 36 h 10, 37 h 30 ou 39 h, sous prétexte de remplacer les jours de congés par des RTT. En dépit des interventions de plusieurs représentants syndicaux, qui n’étaient pas favorables à poursuivre le mouvement par la grève, les présents ont finalement massivement voté de se remettre en grève le 8 avril, pour apporter ensemble à la direction la réponse à son sondage bidon.
À cette occasion, un comité d’organisation des agents en lutte contre le vol des congés, réunissant sept travailleurs, a été élu pour organiser le détournement et mettre à profit les jours qui viennent pour discuter avec les autres et les convaincre d’être nombreux en grève le 8 avril.