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Vallée de la chimie : les pollueurs ne seront pas les payeurs
L’observatoire de la qualité de l’air Atmo vient de réaliser une étude sur le bilan carbone de la Vallée de la chimie. Cette vallée, bien connue des usagers de l’autoroute A7, concentre les installations chimiques et pétrolières du sud de Lyon, au bord du Rhône.
Cette étude, commandée par la nouvelle majorité EELV de la Métropole de Lyon, révèle ce que tout le monde ressent : 26 % des émissions de CO2 de toute l’agglomération lyonnaise proviennent de la Vallée. Et, parmi celles-ci, 95 % sont dues aux installations industrielles de la chimie.
Ces grands groupes industriels richissimes, Solvay, Total, Arkema, leurs sous-traitants ou fournisseurs, annoncent depuis des décennies des profits qui auraient permis de moderniser leurs outils de production, pour réduire la pollution. Et, comme l’écrit le journal le Progrès :« Ils ont tous pris des engagements pour le climat et ce, depuis des dizaines d’années déjà. » Pour promettre et communiquer, ils sont champions. Mais, pour prendre des mesures sérieuses qui écorneraient à peine leurs profits, il n’y a plus personne.
La même étude révèle que les déplacements des salariés ne représentent que 1 % des émissions de carbone. Et pourtant, ce sont ceux-là qui sont montrés du doigt par les autorités. Ce sont les particuliers qui concentrent toutes les contraintes et les taxes, notamment sur les voitures polluantes.
Les gros industriels pollueurs n’auront en fait rien à craindre de l’État ou de ses avatars que sont la région ou la métropole. « Il faut aider les industriels dans la conversion de leur process », a déclaré le directeur de la mission Vallée de la chimie. Cela résume le programme des nouveaux dirigeants écologistes de la Métropole de Lyon. Comme le PS ou la droite avant eux, ils s’apprêtent à financer les grands groupes industriels avec l’argent public. Simplement, les subventions seront désormais labellisées « développement durable ». La transition énergétique ainsi conçue consiste à pallier les carences d’investissement dans les usines de la Vallée en les finançant à la place des industriels. Ces derniers, après avoir modernisé leur installation avec l’argent de la collectivité, en profiteront pour supprimer des emplois.
Les capitalistes sont bien les champions de la « transition » : celle du transfert, vers leurs comptes, de l’argent public qui manque cruellement dans les hôpitaux, dans les écoles et à la population. En les expropriants, la planète et les habitants se porteront mieux.