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Leur société
TF1-M6 : union bénie par les actionnaires
Les groupes de télévision et radios privées TF1 et M6 entament des négociations exclusives en vue d’une fusion.
Le groupe M6, filiale de RTL Group, le plus grand groupe européen d’audiovisuel, comprend plusieurs chaînes de télévision et de radio gratuites, alors que le groupe TF1, filiale de Bouygues, possède neuf chaînes généralistes ou thématiques, deux plateformes de contenus, sans oublier des studios de production et une régie publicitaire.
Bouygues déboursera 641 millions d’euros pour se payer M6 et devenir ainsi un poids lourd de l’audiovisuel. Le nouvel ensemble concentrerait 30 % de parts de marché et capterait les trois quarts du marché publicitaire sur le petit écran. Si la fusion est autorisée, le nouveau groupe devra probablement se séparer de trois chaînes de télévision, pour respecter les règles fixées par l’Autorité de l’audiovisuel, tant elle accroît la concentration des médias en un nombre réduit d’acteurs.
La course au gigantisme, qui existe dans tous les secteurs économiques, se poursuit. Aux États-Unis, Discovery et WarnerMedia, filiale du groupe de télécommunication AT&T, viennent d’annoncer leur fusion pour concurrencer Amazon et Netflix.
Pour défendre leur union, TF1-M6 expliquent qu’elle fera d’eux le champion français capable de rivaliser avec les géants du numérique tels que Google, Facebook, Apple ou Netflix. Mais la vérité sort toute crue de la bouche du président du directoire de M6, lorsqu’il explique : « Ce projet de fusion est le seul à même de créer de la valeur pour tous les actionnaires de M6 », un avis certainement partagé par ceux de TF1 !
Le nouveau groupe en profitera sans doute pour supprimer des emplois en prétextant des doublons. Quant à la pluralité des médias, la diversité des opinions représentées ou des créations artistiques et culturelles, ce ne sera pas plus le problème de ce nouveau géant capitaliste que ça ne l’était du temps de l’existence séparée des deux groupes.
Concentrés ou non, les médias restent entre les mains des possédants, ou sous le contrôle du gouvernement lorsqu’il s’agit du secteur public. Pour se faire entendre, la voix des opprimés doit trouver d’autres canaux.