Infirmières scolaires : un manque de moyens inacceptable16/06/20212021Journal/medias/journalnumero/images/2021/06/2759.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Infirmières scolaires : un manque de moyens inacceptable

Jeudi 10 juin, les infirmières scolaires étaient en grève pour réclamer une revalorisation salariale ainsi qu’un recrutement massif.

Ces cinq dernières années, aucun poste n’a été créé, alors que le nombre de consultations annuelles est passé de 15 à 18 millions sur la période.

Elles sont seulement 7 700 infirmières à intervenir dans les 62 000 établissements scolaires, quand la FSU, syndicat majoritaire de la profession, estime qu’il faudrait 23 000 postes pour faire correctement le travail. Une infirmière se retrouve donc à gérer, en moyenne, 1 300 jeunes, d’après un rapport de la Cour des comptes daté d’avril 2020. Autant dire que, lorsque le ministère de l’Éducation leur a imposé des missions supplémentaires pendant la pandémie sans y mettre les moyens humains nécessaires, la tâche est devenue insurmontable.

Elles ont ainsi été à la fois mises à contribution pour la recherche des élèves cas contact, mobilisées pour les multiples appels aux familles afin de maintenir un lien avec les jeunes lorsque ceux-ci suivaient les cours à distance, et sollicitées pour la réalisation des tests quand les collèges et lycées en furent enfin dotés.

Ce travail s’est donc fait au détriment de la prévention, de l’accueil et du suivi. Dans bon nombre d’établissements, les interventions en classe pour sensibiliser les élèves aux questions relatives à la sexualité, à l’hygiène de vie ou aux différents types d’addictions ont dû être annulées. Les plages horaires d’ouverture des infirmeries, déjà largement insuffisantes, ont encore été réduites, tandis que les besoins explosaient.

De nombreuses manifestantes avaient conscience qu’au-delà de la crise sanitaire c’est bien la crise sociale et l’augmentation de la pauvreté dans les quartiers populaires qui dégradent la santé à la fois physique et mentale des enfants d’ouvriers. Quant à celles qui sont allées prêter main-forte à leurs collègues dans les Ephad ou les hôpitaux lors de la première vague, elles ont pu constater que le problème du sous-effectif était, lui aussi, un problème social.

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