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- Lutte ouvrière n°2775
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Dans les entreprises
Thales – Cholet : la coupe est pleine
Vendredi 24 septembre à l’usine Thales de Cholet, 450 salariés ont débrayé, bloquant pendant une heure l’avenue d’accès au centre-ville.
L’usine, spécialisée dans la sécurité et les communications terrestres, emploie 1 650 salariés en CDI. En y ajoutant les prestataires et les intérimaires, près de 2 000 personnes y travaillent. L’effectif se compose à plus de 70 % d’ingénieurs « forfaitaires », c’est-à-dire payés au forfait jour.
Si les travailleurs ont répondu massivement à l’appel à faire grève, c’est que la coupe est pleine. Les négociations annuelles obligatoires (les NAO), commencées fin 2020, ont abouti avant les congés d’été à une enveloppe ridicule : un talon de 32 euros pour les salariés payés au mois ; et pour les forfaitaires, une somme modique réservée... aux moins de 33 ans ! Cette mesure arbitraire a réussi à mettre tout le monde dans la rue. Non seulement les augmentations sont ridicules, mais la direction mégote en ne les appliquant qu’à partir de juillet 2021, alors qu’il s’agit des augmentations prévues pour toute l’année.
Toutes ces mesquineries arrivent après des mois de contraintes imposées à tous au nom de la lutte contre la pandémie : isolement des collègues forcés au télétravail, horaires chamboulés... Le mécontentement s’est accumulé et a fini par s’exprimer à travers ce débrayage réussi, nombreux et bien visible.
Cette action n’a bien sûr pas suffi à faire reculer le patron. Mais tous savent que le groupe Thales aurait les moyens d’accorder des augmentations conséquentes si on prenait sur les profits des actionnaires. Vendredi 24 septembre, des travailleurs parlaient de ne pas en rester là et d’aller vers une véritable grève. Ils ont entièrement raison.