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Dans les entreprises
Dassault Aviation Argenteuil : ce n’est qu’un début
Durant le mois de novembre, plusieurs débrayages se sont déroulés dans les usines du groupe Dassault Aviation pour réclamer des hausses de salaire.
La direction n’a proposé que 1,6 % d’augmentation pour 2022, ce qui a sonné comme une véritable provocation.
À Argenteuil, dans le Val-d’Oise, près de 200 salariés ont arrêté le travail de nouveau le 1er décembre à l’appel de la CGT et de la CFDT, tout comme dans les autres sites, en région bordelaise et à Biarritz. Le lendemain, la CGT appelait à un blocage de l’usine dès 5 h 30. Dans la matinée, une délégation des travailleurs de l’usine voisine PPG de Bezons, qui va prochainement fermer avec des licenciements, rejoignait l’entrée principale du site Dassault pour un rassemblement commun. La nécessité de réunir les luttes pour s’opposer aux mauvais coups des patrons était dans tous les esprits.
Le PDG de Dassault, Éric Trappier, étant également le représentant de l’UIMM, le patronat de la métallurgie, il estime qu’il se doit de donner le ton et l’exemple en matière d’emploi et de salaire. Alors, pour qu’il ne lâche ne serait-ce que les 200 euros revendiqués par la CGT, le mouvement entamé doit prendre de l’ampleur chez Dassault et donner à d’autres l’envie de s’y joindre.
L’annonce, vendredi 3 décembre, du contrat mirifique de la vente de 80 Rafale pour un montant de 14 milliards d’euros n’a fait qu’exacerber l’ambiance revendicatrice. Des débrayages quasi spontanés ont eu lieu. Il y aurait pléthore de travail et d’argent, mais rien pour les salaires ? Cela, ça ne passe pas.
La direction générale va probablement chercher à amortir rapidement le regain de combativité en lâchant une prime à l’occasion de ce contrat. Mais les jeux ne sont pas faits : la famille Dassault se remplit les poches depuis des décennies grâce au travail des salariés et cela n’a que trop duré.