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- Lutte ouvrière n°2792
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Leur société
SFDM : et un, et deux et trois cadeaux pour Bolloré !
Le gouvernement vient d’offrir 31 millions d’euros au capitaliste Bolloré, pour le rachat de la SFDM, une société qui gère les installations de l’oléoduc Donges-Metz.
C’est le énième cadeau que l’État fait à ce milliardaire dans cette affaire en cours depuis plus de 25 ans, alors qu’une enquête de Mediapart montre qu’il n’aurait rien dû payer.
Premier cadeau en 1995, le gouvernement Balladur-Sarkozy confie la gestion de cette installation à la SFDM, une entreprise de 140 travailleurs qui appartient à 95 % à une filiale du groupe Bolloré. Cela se fait sans appel d’offres selon Médiapart, pour une somme modeste d’à peine plus de 26 millions d’euros !
Deuxième cadeau entre 1995 et 2021, la gestion ou plutôt le pillage de cet oléoduc permet à la SFDM de faire d’énormes profits. Rien qu’entre 1999 et 2020, ceux-ci s’élèvent à près de 185 millions d’euros, pompés à 95 % par les actionnaires, donc essentiellement par Bolloré, sous forme de dividendes. On imagine facilement que les travaux d’entretien et d’investissement ont été en proportion inverse des sommes versées aux actionnaires.
Troisième cadeau en 2022, une fois que Bolloré a usé les équipements jusqu’à la corde, il décide de s’en débarrasser. L’État les rachète, ce qui est contraire au décret initial de concession à la SFDM en 1995 qui prévoyait : « à l’échéance de l’exploitation…, le titulaire sera tenu de remettre à l’État immédiatement et gratuitement… la totalité des ouvrages, installations… ». Le tour de passe-passe trouvé par le gouvernement pour justifier cette arnaque, c’est qu’il n’achète pas la concession de l’oléoduc mais la société SFDM. Quand il s’agit de trouver des prétextes pour des cadeaux au grand patronat, les gouvernements ne sont jamais à court d’inspiration.
Au concours très disputé du capitaliste qui pompe le plus dans les caisses de l’État, si Bolloré n’est pas champion du monde, en tout cas il n’en est pas loin.