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- Lutte ouvrière n°2794
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élection présidentielle 2022
Jean-Pierre Mercier : “Fiers d’être communistes et révolutionnaires”
« (…) La survie d’un capitaliste sur le marché international dépend de sa capacité à crever ses ouvriers au travail. C’est comme ça, ce n’est pas nouveau, cela existe depuis le début du capitalisme. Et c’est précisément pour cela que des générations de militants ouvriers communistes se sont battus, et que nous nous battons encore, contre un système qui ne peut être ni amélioré, ni humanisé, ni réformé, mais qui ne cessera de nuire que lorsqu’il aura été abattu, parce que l’aggravation permanente de l’exploitation fait partie de l’ADN du capitalisme, parce que le capitalisme, comme l’écrivait Marx, est né en « suant le sang et la boue par tous les pores de sa peau », et que tant qu’il régnera sur le monde il en sera toujours ainsi.
C’est une des raisons pour lesquelles l’enjeu de cette campagne présidentielle n’est en aucun cas de savoir quel politicien remportera le gros lot en avril et sera appelé, pour les cinq ans à venir, à gérer les intérêts de la bourgeoisie.
Quel que soit ce politicien – ou cette politicienne –, qu’il soit de droite, de gauche, d’extrême droite ou le tout à la fois comme Macron, il sera là pour mettre en œuvre la feuille de route que le Medef posera sur son bureau au lendemain du second tour. (…)
Être des militants du camp des travailleurs, cela veut dire, bien sûr, dénoncer ainsi sans relâche le fait que, fondamentalement, ce sont les capitalistes qui dirigent la société, et que tous les gouvernements, tous les États sont leurs serviteurs.
Mais c’est aussi dénoncer les faux amis des travailleurs, ceux qui prétendent parler en leur nom mais qui, derrière leur masque de prétendus avocats de la classe ouvrière, sont, eux aussi, des défenseurs de l’ordre capitaliste.
Face à une situation d’explosion sociale, la bourgeoisie tient toujours prête l’arme de la répression brutale, de l’écrasement armé des travailleurs.
Mais avant d’en arriver là, et tout particulièrement dans les pays riches, elle a d’autres cordes à son arc : elle a su, au fil des années, intégrer, apprivoiser, domestiquer les organisations nées des combats du mouvement ouvrier pour en faire des relais de sa politique.
Ce sont, d’une part, les partis politiques réformistes, ceux issus de la social-démocratie, comme le PS en France, puis les partis venus du stalinisme, comme le PCF. (…) Mais il y a, aussi, les syndicats, qui peuvent avoir un rôle encore plus déterminant parce que ce sont, bien plus que les partis politiques dans la période actuelle, des organisations de masse. (…)
Ce qu’il y a de commun entre toutes les confédérations syndicales, c’est que leurs dirigeants, leur appareil, respectent fondamentalement la propriété bourgeoise, l’ordre bourgeois, le système capitaliste. Non seulement elles ont abandonné depuis des lustres l’idée de renverser le capitalisme, mais elles ont aussi, à bien des reprises, joué le rôle de pompiers pour éteindre les incendies sociaux. (…)
Se revendiquer du camp des travailleurs, c’est aussi rappeler ces vérités, qui n’ont d’ailleurs rien de nouveau : avant même la Deuxième Guerre mondiale, Trotsky résumait déjà le rôle des directions syndicales en écrivant : « Dans les périodes de luttes de classes aiguës, les appareils dirigeants des syndicats s’efforcent de se rendre maîtres du mouvement des masses pour le neutraliser. » (…)
Même dans la situation actuelle, où la combativité ouvrière, dans un pays comme la France, n’est pas au rendez-vous, notre confiance reste inébranlable dans les capacités de la classe ouvrière à se révolter et à prendre en main son sort. Dans ce monde écrasé par la crise sanitaire et la crise économique, nous voyons des combats menés par la classe ouvrière, parfois à l’autre bout de la planète (…)
Alors, pendant toute cette campagne comme pendant toute notre vie militante, nous ne cesserons de le proclamer haut et fort, contre tous les patriotes, tous les protectionnistes de droite et de gauche, tous les défenseurs du repli national, du « modèle français », des frontières et des barbelés : Travailleurs de tous les pays, unissons-nous ! Vive le camp des travailleurs, et vive le communisme ! »