On ne sait quel royal calcul cache cette déclaration, mais il se trouve qu’elle correspond aussi aux sentiments d’une partie de l’électorat de gauche.

Sans avoir la moindre chance de l’emporter, Mélenchon est tout de même en tête de la gauche, et de loin, dans les sondages. Les électeurs de gauche sont donc, et seront peut-être encore plus, tentés de se servir du vote Mélenchon pour, croient-ils, peser dans cette élection. Mais sur quoi pèseront-ils ?

Ils ne pèseront pas sur la politique du futur président, qui sera de toute façon celle décidée par le grand patronat, quand bien même, cas bien improbable, un candidat de gauche serait élu, comme l’histoire l’a montré de Mitterrand à Hollande. Ce vote dit utile ne pèsera pas non plus sur le moral des travailleurs, c’est-à-dire sur leur capacité à engager la lutte. Celle-ci repose en effet sur la confiance dans leurs propres forces et pas dans celles d’un sauveur électoral. Cette comédie du vote utile existe depuis qu’existe le droit de vote. Mélenchon, Royal et les autres ne font que rejouer une vieille pièce.

La candidature de Nathalie Arthaud en revanche permet aux travailleurs conscients d’exprimer les intérêts de leur classe et de proposer un programme révolutionnaire à l’ensemble du monde du travail. Voter Nathalie Arthaud c’est, quel que soit le résultat, se grouper autour d’un drapeau propre et, en cela, préparer l’avenir.