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Dans les entreprises
RATP : une journée de grève réussie
L’annonce par la direction d’une revalorisation des salaires de 0,4 % a été prise comme une provocation. En réponse, les travailleurs de la RATP se sont mis en grève massivement lors de la journée du 18 février, appelée par l’ensemble des syndicats de l’entreprise.
La direction a prétendu que l’augmentation accordée n’était pas de 0,4 %, mais de 2,7 %, en incluant dans son calcul les augmentations à l’ancienneté, qui ne concernent pas tous les travailleurs, et des mesures dites catégorielles. Aucun détail n’a été donné en particulier sur les augmentations accordées à certains hauts cadres.
L’intox de la direction a aussitôt été relayée par le ministre des Transports, Djebbari, suivi du porte-parole du gouvernement, Attal, qui affichait son mépris du monde du travail en ajoutant : « Il y a une forme de grève réflexe que moi je ne comprends pas. » Quant à la ministre du Travail, Élisabeth Borne, c’est avec ses réflexes d’ancienne patronne de la RATP qu’elle a craché son venin : « J’appelle les syndicats à faire preuve de responsabilité, car ce n’est pas ce qu’on attend d’une grande entreprise de service public comme la RATP. On peut avoir des revendications salariales. Mais faire grève un jour de grand départ en vacances, je ne pense pas que ce soit une bonne idée. »
Lors du rassemblement de plusieurs centaines de personnes à Val-de-Fontenay, les manifestants ont fait irruption dans la salle où se tenaient les pseudo-négociations sur les salaires, pour dire à la direction ce qu’ils pensent de cette hausse minable (« à peine un kebab sans boisson »), dénoncer ces décisions dignes de « voleurs » et de « voyous », ainsi que les conditions de travail de plus en plus déplorables, tout cela alors que la RATP a réalisé près d’un milliard et demi de bénéfices en cinq ans.
La direction a maintenu le 0,4 % et elle a annoncé une prime exceptionnelle de 200 euros au mois de mars pour la moitié environ des agents de la RATP. 200 euros, c’est ce qu’il faudrait au minimum tous les mois, et intégré au salaire, et avec l’indexation automatique des salaires sur la hausse réelle des prix.
Lors de cette journée réussie, les travailleurs ont pu mesurer la force qu’ils représentent en étant unis pour défendre leurs intérêts. Elle pourrait être un tremplin vers un réel mouvement de grève, où seraient discutées et votées les revendications et où les décisions seraient prises par l’assemblée générale des grévistes.
Ils doivent préparer ce combat, en discutant des revendications, en saisissant chaque occasion de se mobiliser, en consolidant les liens entre tous les travailleurs du transport, du métro ou du bus, conducteurs ou en station, syndiqués ou non.