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États-Unis : tueurs racistes à l’œuvre
Samedi 14 mai, un jeune homme de 18 ans, Payton Gendron, a perpétré un massacre dans un supermarché d’un quartier noir de Buffalo, une ville de l’État de New York. Avec une arme semi-automatique, il a fait dix morts et trois blessés, avant de se rendre à la police.
Le mobile raciste de ce suprématiste blanc ne fait guère de doute. Gendron a fait trois heures de route depuis son village pour atteindre ce supermarché, après avoir diffusé un manifeste de 180 pages où il se définissait comme raciste, fasciste et antisémite. Il écrivait qu’il lui fallait trouver un endroit où tuer autant de Noirs que possible, et Buffalo était la ville à sa portée comptant la plus grande proportion de Noirs. Onze de ses treize victimes sont d’ailleurs noires. Il se revendique des tueries de Christchurch en Nouvelle-Zélande, où en 2019 un homme a tué 51 musulmans, et de Charleston en Caroline du Sud, où en 2015 un autre raciste avait assassiné neuf Afro-Américains dans une église. On peut ajouter qu’en 2018 un homme a tué onze personnes dans un synagogue de Pittsburgh, et qu’en 2019, un autre suprématiste a tué 23 personnes dans un supermarché d’El Paso au Texas, en ciblant cette fois les Mexicains-Américains.
Dans chacun de ces cas, les tueurs étaient des suprématistes blancs. Mais, derrière ces personnages qui passent à l’acte, il y a des théoriciens, des journalistes et des politiciens racistes qui les inspirent, en pérorant sur le « grand remplacement ». Aux États-Unis, Trump a repris, à sa façon, cette théorie, et sa présidence a permis à ses adeptes de prospérer. De grands médias comme Fox News s’en font toujours la caisse de résonance. Cinq soirs par semaine, le présentateur Tucker Carlson y anime un talk-show à succès, qui propage l’idée d’un complot visant à permettre à des migrants du tiers-monde de venir remplacer les Blancs. Des politiciens prennent la pose à la frontière avec le Mexique, en fustigeant « l’invasion » migratoire.
En France aussi, Le Pen reprend cette thèse à sa manière, en ciblant les musulmans et les migrants. Et Zemmour en a fait son fonds de commerce électoral, pour ne pas dire son fond de poubelle puant. Les journalistes ou les politiciens qui fustigent du matin au soir les étrangers, les Noirs, les musulmans ou les juifs, arment politiquement des tueurs racistes comme celui de Buffalo.