Renault : résistance au serrage de vis24/05/20222022Journal/medias/journalnumero/images/2022/05/2808.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Renault : résistance au serrage de vis

Depuis que Renault a décidé d’augmenter ses profits en supprimant 15 000 emplois, dont près du tiers en France, de séparer l’activité des moteurs thermiques de celle des moteurs électriques, les pressions s’accentuent sur tous les sites.

Qu’il s’agisse d’usines, de bureaux d’études ou de centre d’essais, les directions font le maximum pour appliquer le plan des actionnaires et du DG, De Meo, qui suscite l’inquiétude et déclenche aussi des réactions.

Mardi 17 mai, au centre d’études et d’essais de Lardy dans l’Essonne, touché à la fois par les suppressions de postes dans l’ingénierie et la future division en deux entités, les travailleurs ont débrayé et appelé les salariés des autres usines à un rassemblement, qui a regroupé un peu plus de 200 personnes, dont une bonne partie venus de Flins, de Cléon et du Mans. Au Technocentre de Guyancourt, dans les Yvelines, un débrayage a également été organisé.

À Flins, où la production de véhicules doit disparaître officiellement dans moins de deux ans et l’activité se trouver réduite, au mieux, à quelques secteurs de remise à neuf de véhicules d’occasion, ou de pièces détachées, le DRH s’ingénie à multiplier les pressions pour se débarrasser du maximum de travailleurs. Les convocations à des entretiens préalables à sanction, voire à licenciement, s’accumulent, pour des peccadilles qui seraient passées inaperçues avant ce plan de sabrage dans les effectifs.

Mais, depuis début mai, les réactions n’ont pas manqué. Le 5 mai, une soixantaine de travailleurs des Presses ont débrayé contre la mutation forcée d’un des leurs vers le Montage. Une semaine plus tard, dans deux ateliers différents, la Tôlerie et les Presses, une quarantaine de travailleurs ont débrayé, contre des convocations préalables à sanction pour deux d’entre eux qui auraient tardé à envoyer un arrêt pour Covid, alors que la faute en revenait à un retard du courrier de la Sécurité sociale.

La direction a eu droit à un cortège de huées lors de son parcours vers la réu­nion de CSE et à un refus de faire des heures supplémentaires pour rattraper la production perdue. La participation de l’encadrement, remplaçant les absents lors de cette séance de travail supplémentaire, a débouché sur une production de 80 caisses, autrement dit de squelettes de voitures, au lieu de 400, dont on peut dire que la qualité est plus qu’incertaine.

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