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Dans les entreprises
La Poste : toujours moins vite
La Poste a annoncé jeudi 21 juillet qu’à partir de 2023 les lettres timbrées en vert, qui représentent 95 % du courrier, arriveront avec un délai de trois jours au lieu de deux.
Les quelques réfractaires qui utilisent encore le timbre rouge, assurant en théorie une distribution le lendemain, devront désormais s’initier à un système complexe combinant une saisie en ligne puis une impression par La Poste à destination, ce qui devrait éliminer la plus grande partie de ces usagers.
Avec son hypocrisie habituelle, La Poste invoque sa volonté de « réduire son empreinte carbone et de pérenniser le service universel postal ». C’était déjà l’argument en 2011 pour le lancement de la lettre verte, vendue comme plus écologique, d’où sa couleur. En fait, il s’agit uniquement de supprimer du personnel, en particulier dans les centres de tri qui travaillent la nuit, dans le réseau de véhicules qui transportent le courrier, et aussi parmi les facteurs. La Poste pense ainsi économiser entre 100 et 150 millions d’euros par an.
La Poste, société anonyme à capitaux d’État, veut faire des bénéfices, et si possible beaucoup. Elle traîne donc comme un boulet les obligations du service postal universel, héritage d’un passé déjà lointain, qui lui imposent de distribuer le courrier sur tout le territoire six jours sur sept et dans des délais garantis, et cherche à tout bout de champ à renégocier ces obligations à la baisse. L’État a ainsi accepté en juillet 2021 que les délais de distribution soient portés à trois jours et accordé à La Poste une dotation budgétaire annuelle de 500 millions d’euros.
L’argument de La Poste, toujours le même, est qu’avec Internet le trafic diminue. Et alors ? Rentable ou pas, le courrier papier est utile, et chaque jour les facteurs rencontrent des gens qui attendent leurs lettres. Il n’y a aucune raison que la distribution soit ainsi laissée à l’abandon, ni que les postiers qui l’assurent soient jetés à la rue ou obligés de travailler dans de mauvaises conditions.