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Dans le monde
Guerre nucléaire : les leçons d’Hiroshima
« L’humanité est à un malentendu, une erreur de calcul, de l’anéantissement nucléaire », a déclaré le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, lundi 1er août, lors de son discours d’ouverture, d’une conférence des 191 pays signataires du traité de non-prolifération nucléaire.
Dans son discours, Gutteres a évoqué les risques liés aux crises qui « s’enveniment, avec des tonalités nucléaires », faisant référence à l’Iran, à la Corée du Nord et à la guerre en Ukraine. Mais il n’a par contre rien dit sur les causes de cette évolution, se contentant de déclarer : « Nous avons été extraordinairement chanceux jusqu’à présent. » Comme si le recours à l’arme nucléaire s’expliquait seulement par un dérapage irraisonné d’un chef d’État particulièrement irresponsable. « L’humanité est en danger en oubliant les leçons de l’embrasement terrifiant d’Hiroshima et Nagasaki », a conclu Gutteres.
Mais quelles sont précisément ces leçons ? Principalement que la décision d’utiliser l’arme atomique contre ces deux villes japonaises à la fin de la Deuxième Guerre mondiale n’était pas irraisonnée mais résultait au contraire d’un calcul froid et cynique, mûrement réfléchi. L’impérialisme américain n’a pas hésité à planifier un massacre de masse, faisant au moins 70 000 victimes à Hiroshima le 6 août 1945 et au moins 40 000 à Nagasaki trois jours plus tard. Les dirigeants américains ont prétendu vouloir hâter la capitulation du Japon, alors que, au moment de ces bombardements, celle-ci était déjà inéluctable et proche. En réalité, leur objectif était à la fois de terroriser les populations pour éviter des vagues de révoltes et de faire une démonstration de puissance, en particulier en direction de l’Union soviétique.
S’en remettre aux grandes puissances impérialistes pour conjurer le risque d’usage de l’arme atomique est complètement illusoire et dangereux. L’escalade susceptible de conduire à une guerre nucléaire ne doit rien à une quelconque malchance ou à la santé mentale des chefs d’État. Elle est inscrite dans l’organisation du monde impérialiste, fondée exclusivement sur des rapports de domination, et dans l’aggravation de la crise économique qui alimente les tensions entre États, conduisant inéluctablement à des affrontements militaires.
Leurs dirigeants déclarent régulièrement qu’il est impossible de gagner une guerre nucléaire, faisant allusion à ses conséquences possibles et aux destructions qu’elle provoquerait. Mais ils n’ont pour autant jamais renoncé à développer ce type d’armement. Et ils seront tout à fait capables de l’utiliser, comme leurs prédécesseurs il y a soixante-dix-sept ans. Lutter pour renverser l’impérialisme est la seule façon d’écarter cette menace.