On y apprend que 20 % de l’eau en moyenne se perd dans les canalisations, et que les pertes peuvent aller jusqu’à 40 % dans certains réseaux. Le rapport précise que cela représente l’équivalent de la consommation annuelle de 18 millions d’habitants.

Ces pertes sont dues notamment à l’âge des canalisations, qui datent pour beaucoup des années 1960 ou 1970 et atteignent un niveau d’usure important. Mais cela s’explique aussi par le manque d’entretien. Les fuites se retrouvent donc partout. Chaque année, on ne renouvelle que 0,67 % du réseau. À ce rythme, l’Office explique qu’il faudrait 150 ans pour le moderniser complètement !

Cela n’a rien d’étonnant : 70 % du réseau d’eau est délégué par les collectivités à des entreprises privées géantes, principalement Veolia, Suez et la Saur, qui réalisent des bénéfices importants : plus de 1,7 milliard d’euros pour Veolia l’année dernière.

Les redevances perçues par les agences de l’eau les financent. Ces taxes sont payées à 90 % par les ménages, bien que l’usage domestique de l’eau ne représente que 22 % de l’eau produite. Les grandes entreprises de l’industrie et de l’agriculture, grandes consommatrices d’eau, ne payent que peu de redevances.

Tant que l’eau se transforme en or dans les coffres-forts de Veolia et consort, l’incroyable gâchis des ressources en eau potable continue, avec la bénédiction du gouvernement et avec une petite leçon de morale à la population, priée de penser à fermer le robinet en se lavant les dents.