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- Lutte ouvrière n°2837
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Dans les entreprises
CH Calais : assez du sous-effectif !
Le personnel des Urgences de l’hôpital de Calais est en grève depuis jeudi 8 décembre. Les aides-soignants, infirmiers, ASH et agents administratifs luttent ensemble contre le sous-effectif dans le service.
D’après le dernier accord passé avec la direction de l’hôpital au mois d’avril, le service devrait compter une quinzaine de personnes chaque jour, et une dizaine la nuit. Or, les absences et les arrêts n’étant pas remplacés par la direction, le service tourne en permanence depuis plusieurs mois avec jusqu’à cinq travailleurs en moins. Pour ceux qui restent, la charge de travail, les journées de 12 heures et la pression causent bien souvent de nouveaux arrêts, eux-mêmes non remplacés, alimentant un cercle vicieux.
Pour dénoncer cette situation, qui met en danger les patients et les soignants, et pour réclamer que les postes prévus par la direction elle-même soient réellement pourvus au quotidien, les travailleurs des Urgences se sont mis en grève à partir de jeudi 8 décembre. Ils revendiquent également la présence en permanence d’un brancardier dans le service car, en son absence, ce sont des aides-soignants qui doivent se charger de transporter les patients.
À l’annonce de la grève, la directrice s’est adressée aux grévistes pour leur promettre que la situation serait réglée au mois de janvier 2023. Les travailleurs connaissent bien les promesses non tenues de la direction et cela n’a entamé en rien leur détermination. La directrice s’est aussi adonnée à un chantage honteux en annonçant que l’ARS pourrait débloquer 1,2 million d’euros pour l’hôpital de Calais, qui serviraient à créer de nouveaux postes, à condition que le syndicat majoritaire, à savoir la CGT, signe trois nouveaux accords dégradant encore plus les conditions de travail. Les travailleurs ont répondu en votant, à l’unanimité des présents, la reconduite de la grève jusqu’au vendredi 16 décembre.
Les grévistes ont été assignés par la direction. Quand la lettre d’assignation n’a pas pu leur être remise en main propre, la direction leur a envoyé un huissier à domicile, pour la leur notifier. Elle a aussi fait retirer des pancartes que les grévistes avaient mis à l’entrée des Urgences pour faire connaître leur lutte.
Ces méthodes ont renforcé, chez les travailleurs en grève, l’idée déjà bien présente que la direction n’est pas de leur côté, et que le rapport de force et la lutte collective sont la seule voie pour obtenir satisfaction.