Cours pénale internationale : la loi des grandes puissances23/03/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/03/2851.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Cours pénale internationale : la loi des grandes puissances

La Cour pénale internationale (CPI) basée à La Haye, aux Pays-Bas, a émis un mandat d’arrêt contre Poutine pour avoir déporté des enfants ukrainiens en Russie depuis un an.

Que Poutine soit un dictateur aux mains rouges de sang, à commencer par celui de son peuple, c’est incontestable. Mais ce mandat d’arrêt est d’abord un geste de propagande pour justifier le soutien des États-Unis et de l’Europe à l’État ukrainien.

L’inculpation de Poutine a été saluée par Biden alors que, pas plus que la Russie, les États-Unis ne reconnaissent l’autorité de cette CPI qui est censée sanctionner, à travers la planète, les auteurs de crimes de guerre et contre l’humanité. Les dirigeants américains n’ont jamais ratifié le traité de 1998 qui a donné naissance à cette institution et ont refusé de lui apporter leur collaboration. Une loi votée en 2002 a même prévu la possibilité d’une intervention militaire pour soustraire un Américain à cette juridiction. Il n’y en a pas eu besoin, car les États-Unis n’ont jamais eu à rendre de comptes. Ainsi, George W. Bush n’a jamais été sanctionné pour avoir décidé l’invasion de l’Irak en 2003, qui a semé dans ce pays la mort, la désolation et le chaos, nourrissant le terrorisme d’al-Qaida et suscitant la création de Daech.

En mars 2020, la Cour pénale internationale a manifesté la velléité d’ouvrir une enquête sur des crimes de l’armée américaine et de la CIA en Afghanistan. Trump est alors passé à l’attaque : « Nous allons interdire à ses juges et procureurs l’entrée aux États-Unis », a-t-il déclaré. Et d’ajouter : « Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire. » Avec l’arrivée de Biden, si le style a changé, les États-Unis continuent de maintenir la CPI à distance. Ils se contentent de la féliciter si elle s’occupe… de la Russie.

Quant aux dirigeants français, ils ont ratifié le traité de 1998 et reconnaissent la CPI. Mais ils n’ont jamais été mis en accusation pour leur responsabilité dans les guerres en Afrique. Ce n’était pourtant pas faute d’avoir armé des massacreurs et des génocidaires.

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