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- Lutte ouvrière n°2855
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Dans les entreprises
Accidents du travail : c’est pas la faute à pas de chance !
Deux mères dont les fils sont décédés sur leur lieu de travail ont donné au journal La Nouvelle République deux exemples édifiants d’accidents mortels au travail.
Stagiaire dans une brasserie du centre de Tours, Ludovic a été happé le 16 décembre 2019 par le monte-charge qui fonctionnait portes ouvertes, et est mort dans la nuit à l’hôpital. Le lendemain, la brasserie était ouverte comme si de rien n’était.
Le 28 février 2022, Benjamin, couvreur à Loches, a voulu remettre une ardoise en place et, pour cela, est sorti de la nacelle sur laquelle il se trouvait, chutant d’une dizaine de mètres. Dans une précédente entreprise, trois ans plus tôt, il avait refusé de monter sur un échafaudage qui n’était pas aux normes, alors qu’il était en période d’essai. L’entreprise ne l’avait pas gardé.
Entre 2013 et 2019, le nombre d’accidents mortels au travail – sans compter les accidents de trajet ou les morts de maladie professionnelle – a augmenté de 35 %. Pour l’année 2019, Matthieu Lépine, qui vient de publier L’Hécatombe invisible – Enquête sur les morts au travail, a comptabilisé 896 décès. Les accidents du travail ne sont pas une fatalité, et le recours à la sous-traitance, à l’intérim, aux travailleurs détachés, l’intensification du travail et le sous-effectif y contribuent largement. Pour le patronat et les gouvernements à son service, le profit passe avant tout. Avec la crise économique et la concurrence grandissante qui les oppose, ils n’hésitent pas à prendre de plus en plus de risques… avec la peau des travailleurs.