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Leur société
Smic : la hausse cache la baisse
Vendredi 14 avril, la Première ministre Élisabeth Borne en visite dans un hypermarché, et accueillie par des huées entre deux rayons à cause de la loi contre les retraites, s’est quasiment attribuée l’augmentation de 2,19 % du smic prévue pour le 1er mai prochain.
Borne a joué au défenseur du pouvoir d’achat face à l’inflation, invitant les patrons à « renégocier les grilles salariales ». En fait, tout relève de la supercherie. L’augmentation du smic au 1er mai n’est pas une décision gouvernementale mais l’application des règles de l’évolution du salaire minimum : quand l’inflation est au-dessus de 2 %, celui-ci est relevé à certaines échéances. Ainsi, sur un an, le smic a augmenté de 6,13 %, et se chiffrera à 1 383,08 euros net à partir du 1er mai, en hausse de 30,01 euros. Borne n’y est absolument pour rien. En revanche, il est clair que le salaire minimum n’augmente pas au niveau de l’inflation des prix des produits alimentaires sur un an, qui flirte avec les 18 %, ni de l’inflation sur les produits de première nécessité, comme les couches ou le lait pour bébé par exemple.
Derrière son sourire satisfait, Borne a en fait annoncé une baisse des salaires puisque l’inflation dévore des hausses du smic qui restent toujours en-dessous de l’envolée réelle des dépenses pour les besoins les plus élémentaires, celles qui pèsent le plus sur les travailleurs et les familles populaires. Quant à son appel lancé aux patrons pour réviser les grilles salariales et les remonter au niveau d’un smic augmenté de 2,19 %, c’est aussi une façon d’indiquer dans quelles limites les travailleurs doivent s’attendre à voir leur salaire revu par leur employeur.
Alors, la seule réponse à apporter à Borne et au grand patronat est d’exiger un salaire minimum de 2 000 euros et son indexation sur l’augmentation réelle des prix, celle subie par les travailleurs et constatée dans les rayons des hypermarchés où Borne ne se montre que pour jeter de la poudre aux yeux.