Toutes ces déclarations visent à rassurer les travailleurs pour qu’ils acceptent passivement la situation et s’en remettent à l’État pour les protéger. Mais aucune famille populaire ne peut être dupe. Ainsi, le journal Le Parisien constatait récemment exactement l’inverse, et rapportait que son propre panier de 31 produits avait encore augmenté entre juillet et août ! Et tous ces « paniers » ne prennent pas en compte l’augmentation de 10 % de l’électricité, les prix de l’essence qui repartent à la hausse etc. Plusieurs économistes expliquent même que les prix vont certainement réaugmenter à la rentrée, notamment avec le coût plus élevé du pétrole.

De toute façon, baisse ou pas, les prix restent à un haut niveau, d’après le journal Le Parisien, son panier a augmenté de 22 % depuis février 2022. Aucun travailleur n’a vu son salaire s’élever d’autant.

Mais surtout, depuis plus d’un an, tous les défenseurs de ce système ont présenté l’inflation comme une calamité, contre laquelle on ne peut pas grand-chose : la faute en serait à la guerre en Ukraine, à la Chine qui exporte moins, aux perturbations dues au Covid… Toutes ces causes peuvent jouer bien sûr, mais ne sont pas la seule explication à l’inflation, loin de là.

En réalité, ce sont les capitalistes qui en sont en grande partie responsables, en augmentant très largement leurs prix de vente pour maintenir leurs profits malgré l’instabilité et la stagnation économiques. Ainsi, le FMI, un des organismes gérant l’économie, a estimé récemment que 45 % de l’inflation étaient dus ainsi à la volonté des capitalistes d’accroître leurs marges. En juin de cette année, la dirigeante de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, peu suspecte d’être contre le patronat, estimait, quant à elle, que les bénéfices des entreprises étaient responsables des deux tiers de l’inflation de 2022.

Ainsi, alors que des ministres répètent à longueur de journée qu’augmenter les salaires ferait exploser l’inflation, c’est en réalité le prétexte de la bourgeoisie pour camoufler le racket qu’elle exerce et fait payer à toute la société.