C’est beaucoup plus que les précédentes estimations et les risques cardio-vasculaires de cette pollution s’ajoutent à ceux déjà connus pour le système nerveux et le développement du cerveau, en particulier des enfants.

L’addition de plomb dans l’essence à partir des années 1920 a été la cause d’une pollution massive sur toute la planète. S’il a fallu attendre l’an 2000 pour que le plomb soit interdit dans l’essence en Europe, son usage dans certains pays pauvres a duré vingt ans de plus.

Aujourd’hui, l’exposition au plomb découle de son usage pour les canalisations ou les peintures, encore autorisé dans de nombreux pays, de son exploitation minière et industrielle, et pour une part significative du recyclage des batteries. En effet, 80 % du plomb utilisé dans le monde l’est pour les batteries, notamment automobiles. En fin de vie, si elles ne sont pas abandonnées dans la nature, les batteries sont recyclées pour récupérer le plomb.

Dans de nombreux pays pauvres, il est cependant plus avantageux d’employer des procédés artisanaux plutôt que de développer des filières industrielles. Les acides sont déversés au sol, le plomb lui-même est fondu dans des foyers ouverts. Les ouvriers et leurs familles sont les premières victimes de la pollution catastrophique de l’air, des sols et de l’eau qui en résulte. Mais le plomb récupéré retrouve ensuite le circuit industriel : l’essentiel est sauf !

Les scandales sanitaires et écologiques se succèdent et, si les travailleurs des pays pauvres sont en première ligne, les populations en font les frais partout.