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Leur société
Mortalité infantile : retour en arrière
Une étude de l’Insee souligne que, depuis 2015, la mortalité infantile en France est devenue supérieure à la moyenne européenne, alors qu’elle était l’une des plus basses d’Europe à la fin du 20e siècle.
Alors qu’ailleurs dans l’Union européenne, la mortalité infantile continue de diminuer, bien que plus lentement, en France la baisse de la mortalité néonatale (avant 28 jours) est particulièrement ralentie depuis vingt ans.
Divers facteurs sont à l’œuvre. Les progrès de la médecine ont permis à des prématurés de survivre un temps, l’âge plus élevé des femmes enceintes accroît aussi les naissances à risque. Mais il y a surtout la précarité sociale des femmes qui accouchent. La part des accouchements couverts par l’assurance maladie recule, tandis qu’augmente celle des accouchements pris en charge par l’aide médicale d’État. La proportion de sans-abri parmi les femmes qui accouchent s’accroît, notamment en Île-de-France. Avec un taux de 5 ‰, la Seine-Saint-Denis, le département le plus pauvre, est le plus mal loti. Selon l’Observatoire régional de santé (ORS) Île-de-France, cette région représente plus du quart de l’ensemble des décès des enfants de moins de 1 an en France. Certaines parties de l’Île-de-France sont en effet des déserts médicaux où il y a peu de pédiatres et un faible accompagnement des parents, faute de moyens.
Mais la situation est bien pire outre-mer. Le taux est de 8,9 ‰ à Mayotte, 8,2 ‰ en Guyane, 8,1 ‰ en Guadeloupe, 7,2 ‰ en Martinique et 6,7 ‰ à La Réunion.
Des médecins font le lien entre le niveau de pauvreté alarmant de certains départements et les conséquences : un taux d’allaitement plus faible, une plus grande importance de l’obésité chez les parents et un tabagisme plus fréquent, autant de facteurs qui augmentent le risque pour l’enfant. Cela se passe dans un pays considéré comme riche…