Entreprise spécialisée dans la production de bouteilles de luxe pour les boissons alcoolisées, Saverglass a une usine implantée à Arques, dans le Pas-de-Calais sous le nom d’Alphadec… et un nouveau propriétaire qui a déjà déclaré qu’il avait identifié 15 millions d’euros d’économies à faire. Autrement dit, c’est encore aux travailleurs que les patrons vont vouloir présenter la note.

Le groupe possède d’autres sites de production en France ainsi qu’une usine aux Émirats arabes unis, une en Belgique et une au Mexique. En tout, Saverglass emploie 4 000 personnes dans le monde. Il était jusqu’ici propriété du fonds d’investissement Carlyle, qui déclare gérer 385 milliards de dollars d’actifs à travers le monde. Avant cela, le groupe est passé, entre autres, dans les mains du verrier Saint-­Gobain et dans celles du fonds d’investissement Astorg, consortium dans lequel on retrouvait Natexis et le Crédit agricole. Saverglass est maintenant la propriété d’Orora, un groupe industriel australien spécialisé dans les emballages. Pour s’en emparer, Orora a déboursé 1,3 milliard d’euros. Pour les anciens actionnaires, c’est le jackpot puisqu’ils récupèrent le double de la somme mise sur la table lors de l’achat en 2016, en plus des profits amassés ces sept dernières années.

Dans ce grand Monopoly capitaliste, les travailleurs auront en revanche à faire respecter leurs intérêts avec leurs moyens : ceux de la grève et de la mobilisation collective.