Inflation : un jour, la hausse baissera… peut-être18/10/20232023Journal/medias/journalnumero/images/2023/10/2881.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Inflation : un jour, la hausse baissera… peut-être

Cette fois-ci, c’est promis : la hausse des prix ralentit, garantit l’Insee. Son directeur assure même que le pouvoir d’achat est destiné à augmenter en 2024.

La direction de l’Insee, avec la bénédiction du gouvernement, s’appuie sur les chiffres de l’inflation officielle pour septembre et les prévisions pour le mois de décembre : après 4,9 % de hausse des prix sur un an en septembre, il y avait « seulement » 4,4 % en décembre. Il est même prévu la fin de l’augmentation des prix alimentaires.

Y a-t-il vraiment de quoi se réjouir de ces promesses des statisticiens ? Elles signifient en effet que les prix continuent de croître, et que ceux des produits alimentaires – qui ont augmenté de 22 % par rapport à janvier 2021 – resteraient bloqués à leur sommet actuel.

Une autre étude de l’Insee confirme d’ailleurs qu’une grande part de la population a dû se serrer la ceinture à cause de la hausse des prix : trois personnes sur quatre déclarent avoir modifié leurs achats au cours des douze derniers mois. La moitié a dû limiter le chauffage du logement et à peu près autant ont modifié leur consommation alimentaire, la plupart du temps en choisissant des produits plus bas de gamme ou en changeant le magasin où ils font leurs achats.

D’autres indices montrent que l’optimisme des autorités relève de la méthode Coué : les spéculateurs profitent de l’augmentation des tensions internationales, avec le développement catastrophique de la crise du Moyen-Orient, pour faire à nouveau monter les prix du pétrole. De plus, les prix des services seraient en train de prendre le relais des prix de l’alimentation : loyers, eau, transports, santé, communication devraient augmenter de plus de 3 % sur un an, alors que les hausses avaient été plus limitées jusque-là dans ce secteur. Selon les experts patronaux, le coupable est tout trouvé, puisque c’est à la hausse du smic qu’il faudrait attribuer ces hausses des prix. Pourtant les marges et les profits des capitalistes de ces secteurs ont augmenté dans des proportions bien plus grandes. C’est de ce côté-là qu’il faudrait plutôt chercher les responsables de la hausse du coût de la vie !

Autant dire que l’avenir n’augure rien de bon pour les travailleurs. Le combat pour imposer des hausses de salaire et leur indexation sur l’évolution des prix est plus que jamais une nécessité.

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