7 000 recrues ukrainiennes sont ainsi passées entre les mains des officiers français depuis le début de l’année. Ceux-ci leur apprendraient à prendre d’assaut des tranchées, à occuper des villages, à franchir des terrains minés, à s’évader de nuit... Si les stagiaires ukrainiens ne devaient retourner bientôt à la vraie guerre, et pour certains à la mort, il y aurait presque de quoi rire quand un officier français déclare au journal Le Monde qu’il faut apprendre aux Ukrainiens à endurer le froid. Communication oblige, il poursuit en disant que « la motivation des recrues est très forte ». Que pourrait-il dire d’autre sans être accusé de démoraliser les troupes ? On peut aussi penser qu’au moins une partie d’entre elles apprécie à sa juste valeur ce répit avant d’être jetée dans les vraies tranchées et leurs horreurs.

La prétendue motivation sans faille semble pourtant avoir besoin d’un petit coup de pouce. Signe des difficultés du gouvernement ukrainien à recruter de la chair à canon, la session de formation prévue en septembre a dû être décalée d’un mois faute de volontaires en nombre suffisant, et des policiers militaires ukrainiens sont arrivés au camp suite à une désertion.

À défaut d’être utiles aux soldats ukrainiens pour affronter le feu, ces formations auront permis aux officiers français de s’entraîner à envoyer des hommes à la mort. Une manière de les préparer pour la prochaine tuerie ?