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Dans le monde
Ukraine : des accords pour continuer le massacre
Après la Grande-Bretagne, la France et l’Allemagne ont signé, le 16 février, des accords militaires bilatéraux avec le président ukrainien Zelensky.
Les accords sont prévus pour dix ans, attestant que, pour les dirigeants des grandes puissances, la guerre entre l’Ukraine et la Russie s’inscrit dans la durée. Dans l’immédiat, l’Allemagne effectuera un premier versement à valoir sur les quelque huit milliards annoncés pour cette année, le double de 2023. Quant à la France, l’accord prévoit jusqu’à trois milliards d’euros d’aide militaire supplémentaire. Cependant, Macron a beau gonfler les muscles, la France ne joue qu’un rôle de second plan. Le gouvernement avait jusqu’à présent gardé secret le montant des cessions de matériels et les aides financières à l’armée ukrainienne. Il vient de les chiffrer à 3,8 milliards d’euros depuis deux ans, à comparer aux 43,9 milliards d’euros des États-Unis. Les Rafale de Dassault ne vont pas remplacer les F16 américains ! Toutefois, l’armée française donne une formation de base pour les pilotes de chasse ukrainiens avant leur entraînement sur les F16 que d’autres pays européens mettent à disposition de l’Ukraine.
Parmi les armements livrés par la France figurent des blindés assez anciens pour avoir servi dans la guerre du Golfe, en Afghanistan et au Mali. Des canons Caesar, déjà utilisés par l’Arabie saoudite au Yémen, ont été commandés dès le début de la guerre en Ukraine, pour le plus grand profit de Nexter, ex-Giat industrie. D’autres marchands d’armes profitent également de la manne, comme Verney-Carron, basé à Saint-Étienne, qui a signé en novembre dernier un contrat de 36 millions d’euros avec une entreprise d’État ukrainienne pour lui fournir 10 000 fusils d’assaut, 2 000 fusils de précision et 400 lance-grenades, avec un financement conjoint des États ukrainien et français.
« L’aide à l’Ukraine » est en réalité une aide aux capitalistes français de l’armement. Comme l’a reconnu un député macroniste, cette dépense creuse un peu plus le déficit budgétaire. Il a oublié d’ajouter qu’il faudra en conséquence couper encore davantage dans les dépenses de santé ou d’éducation, ce qui est pourtant la réalité.