Accueil des handicapés : toujours pas une priorité13/08/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/08/une_2924-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C0%2C1271%2C1649_crop_detail.jpg

Leur société

Accueil des handicapés : toujours pas une priorité

Il y a un an, dans la nuit du 8 au 9 août 2023, onze personnes en situation de handicap perdaient la vie dans l’incendie de leur centre de vacances, dans l’Est de la France.

Alors que les responsabilités de ce drame ne sont pas encore établies ni le procès en vue, la Préfecture de Dordogne a exigé par arrêté du 27 juillet la fermeture d’un centre de vacances géré par la même association et pour le même public. L’hébergement ainsi fermé ne présenterait pas les conditions de sécurité nécessaires et l’encadrement n’aurait pas les compétences voulues.

D’après les chiffres fournis par le gouvernement lors de sa Conférence Nationale sur le Handicap d’avril 2023, les handicapés et leurs familles seraient douze millions. 67 000 jeunes handicapés sont pris en charge par des institutions et 436 000 suivent les cours de l’enseignement ordinaire. Il y a donc des centaines de milliers, peut- être des millions de personnes handicapées, de tout âge, qui vivent dans leur famille et dont les parents assument la charge, tous les jours, des dizaines d’années durant. On comprend donc aisément la nécessité, pour les uns comme pour les autres, de solutions de vacances adaptées.

L’État, y compris sous la présidence d’un Macron qui prétend avoir fait du handicap une de ses priorités – mais quelle cause n’a pas bénéficié de ses discours ? – se désintéresse de la question. Dans ce domaine encore, l’administration se décharge sur des associations de toutes sortes. Ce qu’elles recouvrent va du bénévolat, en fait du militantisme de parents dévoués, jusqu’à l’exploitation du désespoir et de la fatigue de familles débordées. Ainsi, une de ces associations recrute, peut-être de bonne foi et faute de pouvoir faire autrement, des « encadrants » en exigeant d’eux seulement d’avoir plus de 21 ans et d’être titulaire du permis B. Cette même association promet une formation aux encadrants néophytes et propose une prime de 50 euros à ceux d’entre eux qui vendent un séjour à un handicapé.

Devant le drame de l’an passé, les représentants des familles avaient demandé que le gouvernement veuille bien établir une liste des centres de vacances et des associations qui les organisent et qui présentent des garanties de sécurité et de qualité. Faute de se charger des handicapés et de leurs vacances, l’administration pourrait au moins rendre ce service aux familles. À ce jour, elle ne l’a toujours pas fait.

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