Action sociale – Doubs : économies criminelles27/11/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/11/une_2939-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1265%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Action sociale – Doubs : économies criminelles

À Besançon dans le Doubs, une cinquantaine de personnes se sont rassemblées, à l’appel de l’intersyndicale CGT, FO, SUD et FSU de l’action sociale, pour la journée internationale des droits de l’enfant, mais aussi pour les mineurs étrangers isolés.

En effet, le département du Doubs et d’autres institutions refusent de reconnaître les droits auxquels tous les enfants devraient pouvoir prétendre, comme le droit à la protection ou à l’éducation. L’exemple et les témoignages de ces adolescents migrants montrent bien la situation dramatique de la protection de l’enfance dans un des pays les plus riches du monde. Selon le rapport du très officiel CESE (Conseil économique, social et environnemental) du 8 octobre dernier, 2 000 enfants vivent dans la rue en France, dont 500 ont moins de trois ans. 70 % des juges disent avoir déjà renoncé, faute de solution, à prendre des décisions de placement d’enfants en danger. Les budgets insuffisants sont synonymes de conditions de travail qui se dégradent pour les travailleurs du secteur et d’enfants qu’on ne peut accompagner correctement.

Dans les services éducatifs en milieu ouvert du Doubs, la charge de travail a entraîné une vague de démissions de salariés, si bien que plus de 100 enfants sont en liste d’attente, autrement dit 100 enfants pour qui un juge a prononcé une mesure d’accompagnement éducatif et de protection mais qui ne se mettra en place que dans plusieurs mois.

Des conditions de travail dégradées, des économies de bout de chandelle sur tous les postes budgétaires, une perte du sens du travail, avec des salaires gelés depuis des années... il n’est pas étonnant qu’au niveau national on compte près de 40 % de postes vacants dans la protection de l’enfance. Et pour 2025, de nouvelles coupes budgétaires sont à venir. Le Département a annoncé une baisse de 500 000 à un million d’euros de crédits pour les services de prévention spécialisée (les « éducateurs de rue »), soit 10 % à 20 % de budget en moins.

Le service insertion de l’ADDSEA, seul service sur le département qui propose une insertion professionnelle à des jeunes de 18 à 25 ans en très grande précarité, risque de fermer, faute de financements pérennes. Pour d’autres services de l’action sociale et médicosociale, des baisses ou fins de financement sont déjà annoncées, y compris les services pour les réfugiés ukrainiens pour qui le financement cesse au 31 décembre alors que la guerre s’intensifie, ou bien le service d’hébergement temporaire de Besançon.

L’État a également annoncé qu’en 2025 il ne financerait plus que partiellement, sans indiquer ni montant ni pourcentage, le service Altérité de Besançon et Montbéliard, à charge pour lui de trouver d’autres financeurs d’ici la fin de l’année. Ce service héberge, accompagne et tente de soigner des hommes auteurs de violences conjugales, permettant ainsi aux femmes victimes et souvent à leurs enfants de rester au domicile.

Chaque fois ce sont des postes supprimés, des menaces de licenciements, mais aussi des services nécessaires à la population, notamment aux enfants, qui disparaissent. Pourtant l’argent existe mais il reste dans les poches et les coffres-forts des grands patrons et actionnaires.

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