ADP – Roissy : une direction pas blanche comme neige04/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2940-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

ADP – Roissy : une direction pas blanche comme neige

À l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle, le service hivernal traite les pistes lors d’épisodes neigeux ou verglacés. Aéroports de Paris (ADP) fait appel à des volontaires, salariés d’ADP et d’entreprises sous-traitantes, qui font ces missions en plus de leur travail habituel.

La direction profite de ces missions de sécurité, par définition aléatoires, pour justifier des conditions de travail dégradées. Les vacations en cas d’intempéries sont organisées en deux équipes de 12 heures mais peuvent être prolongées, en particulier lorsqu’il faut attendre la relève. Ces dépassements sont d’autant plus fréquents qu’aucun recouvrement n’est prévu entre les deux équipes, et qu’il est souvent difficile de circuler par mauvais temps pour se rendre à son poste à l’heure. Alors l’exception devient la règle, les seules limites légales étant les 60 heures hebdomadaires et les 11 heures de repos.

Pour éviter de déclencher l’astreinte inutilement, ADP attend la dernière minute. Lors du récent épisode neigeux, l’astreinte n’a été déclenchée que le mercredi à 11 heures. Les travailleurs ont dû rentrer immédiatement chez eux puis revenir à 23 heures pour commencer leur vacation de nuit. Nombreux sont ceux qui ont travaillé plus de 50 heures dans la semaine. Résultat prévisible : au moins deux travailleurs ont eu des accidents de la route, heureusement sans gravité, en rentrant chez eux fatigués et sur des routes verglacées.

De nouveaux engins coûteux sont achetés régulièrement (déneigeuses, dégivreuses, etc.) pour des millions d’euros. Cela contraste avec la radinerie de la direction envers les travailleurs. La prime d’astreinte hebdomadaire de 232 euros est figée depuis 2012, alors que l’inflation officielle est de 22 % sur cette période. Pour les travailleurs des entreprises sous-traitantes, la prime est encore plus faible. Les salles de repli sont dans de vieux abris Algeco, peu confortables pour se reposer entre deux sorties. Il y a bien des projets pour construire de vrais bâtiments, mais ils n’ont jamais vu le jour. Et du côté des routes et des parkings publics, il n’y a aucune machine d’épandage : les travailleurs continuent à épandre le sel à la main en transportant les sacs de 25 kg.

Parfois, les recherches d’économies de la direction se retournent contre elle. En 2022, elle avait tenté de réduire la période d’astreinte, la faisant terminer le 28 mars au lieu du 11 avril. Manque de chance, la neige était tombée dans la nuit du 31 mars, et elle a dû demander des volontaires en catastrophe. De nombreux travailleurs avaient refusé en disant que c’était bien fait pour elle. Depuis, elle est revenue en arrière., la neige n’obéissant pas encore aux ordres de la direction.

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