L’action est intervenue à la veille d’une journée de grève nationale des AESH, appelée par les syndicats FSU, UNSA, CFDT, CGT, Snalc, SUD. Selon l’association « Une école inclusive pour tous », à la rentrée, plus de 48 700 élèves en situation de handicap restaient sans accompagnement, soit environ 14 % des élèves concernés. « Il manque des AESH partout. Nous sommes les variables d’ajustement des politiques d’austérité, et nos conditions de travail se dégradent chaque jour davantage », dénoncent les militants syndicaux en Haute-Garonne, où 600 élèves sont privés d’accompagnement. « Les AESH sont souvent des femmes, des mères seules avec des enfants, qui ont des contrats de 25 heures, parfois 28 heures, et gagnent 910 euros net (pour 25 heures) », selon une autre salariée travaillant à Loos dans le département du Nord.

Les 140 000 AESH n’ont qu’un statut précaire et des salaires pour la plupart inférieurs à 1 000 euros, avec des temps incomplets imposés. Du fait du manque d’accompagnants, les rectorats font pression pour que ceux-ci ne s’occupent des élèves que quelques heures, afin d’en prendre d’autres en charge ensuite, et ainsi de « boucher des trous ». Le résultat est que des élèves ne sont pas aidés dans de bonnes conditions. Ils ne progressent donc pas comme ils le pourraient s’ils avaient une personne à plein temps avec qui se créeraient des liens de confiance. Les parents doivent suivre un vrai parcours du combattant pour que leurs enfants ne soient pas laissés à l’écart et puissent bénéficier d’une éducation, comme tous les autres enfants.

Il est urgent de recruter du personnel en nombre, à hauteur des besoins des élèves en situation de handicap, besoins connus et recensés. La colère des AESH, des parents, et des jeunes handicapés est mille fois légitime.