Aide aux réfugiés : pour l’État, toujours un délit11/12/20242024Journal/medias/journalnumero/images/2024/12/une_2941-c.jpg.445x577_q85_box-0%2C7%2C1262%2C1644_crop_detail.jpg

Leur société

Aide aux réfugiés : pour l’État, toujours un délit

L’association Utopia 56, qui vient en aide aux migrants, a fait savoir par voie de presse qu’elle était visée par trois enquêtes pénales. Pour l’État, il s’agit de poursuivre sa politique de criminalisation de l’aide aux réfugiés.

La préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord a saisi la justice en prétendant que des appels téléphoniques de l’association avaient fait état de « fausses informations dans le but de faire croire à un sinistre et de nature à provoquer l’intervention inutile des secours ». L’association répond à cette accusation que ses bénévoles ne sont généralement pas des médecins capables de juger jusqu’à quel point la vie des migrants est mise en danger. L’appel à l’intervention des secours vise précisément à l’éviter et non, comme le prétendent les autorités, à « faire le jeu des passeurs » et à « leurrer les forces de sécurité ».

Utopia 56 est aussi visée par une enquête pour diffamation. Il lui est reproché un tweet datant d’avril relayant des migrants affirmant que les policiers avaient mis le feu à leur canot sur une plage du Pas-de-Calais. Comme si les méthodes extrêmement dangereuses des policiers et gendarmes pour terroriser les réfugiés n’étaient pas connues depuis des années, ceux-ci allant jusqu’à percer les canots pneumatiques en mer, comme l’a dénoncé un garde-côte douanier en août 2023 !

À travers ces procédures, les autorités veulent adresser un avertissement aux associations et faire payer à Utopia 56 son action en faveur des migrants comme le dépôt de plaintes suite à plusieurs naufrages, dont celui du 24 novembre 2021. Lors de ce drame, 27 personnes qui tentaient de rejoindre l’Angleterre s’étaient noyées, après avoir vainement appelé à l’aide à de nombreuses reprises les secours français et anglais. Cette volonté de créer un véritable délit de solidarité n’empêchera pas les associations et une partie de la population de continuer d’aider les migrants qui mettent leur vie en danger en tentant de gagner les côtes anglaises.

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