- Accueil
- Lutte ouvrière n°2993
- Alcool : une drogue légale qui coûte cher
Leur société
Alcool : une drogue légale qui coûte cher
Les sociétés de commercialisation et production d’alcool ont trouvé la parade à la loi Evin, qui depuis 1991 encadre la publicité pour l’alcool. Elle consiste à la développer sur les réseaux sociaux et à partir des influenceurs.
En 2023, l’association Addictions France a relevé la promotion de 800 marques d’alcool par 483 influenceurs. La grande majorité des mineurs reçoit par ce biais des contenus incitant à la consommation d’alcool.
À l’heure où les pouvoirs publics s’affolent devant la généralisation de l’usage des drogues illégales, la drogue légale que représente l’alcool est en fait toujours un fléau. La consommation à l’adolescence peut perturber le cerveau. La consommation qui semble récréative peut entraîner une dépendance, et un quart des accidents mortels sur la route est imputable à une consommation excessive. Tout comme les autres drogues, l’alcool donne une illusion de liberté momentanée, chèrement payée pour ceux qui en deviennent dépendants.
Si les pouvoirs publics notent une diminution de la consommation, elle n’empêche pas une hausse des hospitalisations pour dépendance. Face à cela, le lobbying des producteurs, des bars ou des distributeurs est toujours à l’œuvre pour empêcher ou retarder des mesures de bon sens comme l’interdiction de toute publicité pour l’alcool. Quant à la baisse de la consommation, en particulier des spiritueux, elle pousse ce secteur patronal à réclamer l’aide de l’État alors même que le coût social de la consommation d’alcool en France est officiellement de plus de 100 milliards par an.
La bataille contre les drogues, légales ou non, est d’autant moins menée que de grosses affaires sont en jeu, quelles qu’en soient les conséquences pour la santé.